Le Centre culturel franco-guinéen (CCFG) a abrité, ce samedi 8 novembre, une conférence autour du Forum Création Africa, un grand rendez-vous continental tenu à Lagos, au Nigeria, du 16 au 18 octobre derniers. Plus de 500 professionnels venus d’Afrique et d’Europe s’y étaient réunis pour discuter du développement des industries culturelles et créatives (ICC). C’était en présence de l’ambassadeur de la France en Guinée et en Sierra Leone, et d’autres personnalités.
L’événement s’est déroulé dans une ambiance conviviale, rythmée par des partages de thé et des échanges chaleureux entre acteurs culturels, artistes et représentants d’institutions. Un moment de dialogue et d’inspiration qui a permis de renforcer les liens entre les participants autour d’un même objectif : promouvoir la créativité guinéenne sur la scène africaine et internationale.
L’ambassadeur de la France en Guinée et en Sierra Leone, Luc Braillard, a salué la dynamique culturelle actuelle du pays et l’importance du Forum Création Africa dans ce contexte.
« C’était une très belle occasion, au sein de cette Biennale de la Guinée, de dresser un bilan du Forum Création Africa où huit créateurs guinéens ont été invités, parmi 500 autres venus de tout le continent. Aujourd’hui, l’Afrique est demandée sur le marché international, et il faut accompagner la structuration des industries culturelles et créatives guinéennes », a-t-il déclaré.
Le diplomate a également salué la création récente d’une Direction générale des ICC en Guinée, sous l’impulsion du ministre de la Culture, Moussa Moïse Silla, estimant qu’elle représente une étape décisive pour renforcer la visibilité du secteur culturel guinéen sur la scène africaine et mondiale.
La co-directrice du CCFG, Lucie Touya, qui a conduit la délégation guinéenne composée de huit créateurs issus des domaines du cinéma, du jeu vidéo, du conte, de la bande dessinée, du webtoon et de l’audiovisuel, est revenue sur cette expérience.
« Nous avons beaucoup présenté la Guinée, échangé avec d’autres professionnels du continent, et noué de nouvelles collaborations. C’était un vrai marché de la créativité africaine », a-t-elle expliqué.
Elle a ajouté : « Nous inscrivons cette dynamique dans le cadre de la Biennale de Guinée, un grand rendez-vous qui permettra au monde entier de découvrir la vitalité de nos artistes et la force des industries culturelles guinéennes ».
Lucie Touya a par ailleurs rappelé que la délégation guinéenne, bien que plus restreinte que celle d’autres pays, le Sénégal comptait par exemple 40 participants, représentait « les meilleurs du secteur ». Selon elle, la prochaine édition du Forum Création Africa devra compter encore plus de créateurs guinéens, car le pays regorge de talents prometteurs.
Petit Tonton, de son vrai nom Moussa Doumbouya, conteur, comédien et metteur en scène reconnu en Guinée, également présent à Lagos, a témoigné de la richesse des échanges vécus sur place.
« C’était important de voir comment les créateurs de jeux vidéo utilisent le patrimoine africain. J’ai rencontré un Béninois qui a travaillé sur l’histoire de l’esclavage, une Malgache dans l’animation, et d’autres créateurs venus des Caraïbes. Cela m’a poussé à réfléchir à de nouvelles formes de collaboration et à la manière de réinventer notre manière de créer », a-t-il affirmé.
Pour Thadde Serge Abraham, fondateur de la start-up African Heroes, cette deuxième édition du Forum a été un levier d’opportunités.
« J’ai conçu trois jeux vidéo qui mettent en avant la culture guinéenne et africaine. Ce type de rencontre est essentiel pour créer des ponts entre les créateurs, les investisseurs et les institutions. Je souhaite que la Guinée organise davantage de forums de ce genre pour renforcer notre autonomie et valoriser le contenu local », a-t-il plaidé.
Le Forum Création Africa s’inscrit désormais dans une dynamique continue qui aboutit à la Biennale de Guinée, grande célébration des arts, de la culture et de la créativité du pays.
M’Mah Cissé


