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KANKAN : ces enfants qui doivent travailler pour survivre

Depuis plus de 20 ans, à l’instar des autres pays du monde, la Guinée dédie entièrement le mois de juin à ses enfants et à leurs droits. Mais les inégalités sont encore très grandes entre les enfants issus des familles aisées et ceux nés dans des familles modestes. Si les premiers peuvent profiter bénéficier de plus d’attention pendant ces 30 jours, les seconds vivent un mois ordinaire dans leur dure quête du pain quotidien, particulièrement en cette période de crise du COVID-19.

Comme dans la plupart des villes de la Guinée, de nombreux enfants de Kankan sont issus de familles pauvres. C’est encore plus perceptible dans la commune urbaine, où ils sont visibles à chaque de rue en train de chercher de quoi se nourrir. Ils sont vendeurs à la sauvette, travailleurs domestiques ou encore mendiants. Pour eux, la survie est le seul véritable combat du quotidien. C’est le constat fait ce jeudi par le correspondant du Djely dans la région.

Des marchés Dibida et Sogbè à Lofeba en passant par le centre ville jusqu’à la devanture de la grande mosquée de Kankan, on aperçoit des enfants avec des glacières sur la tête ou entre les bras en train de vendre de l’eau glacée, des marchands ambulants et des mendiants. La sueur au front, impuissants et surtout privés de leurs droits, ces enfants affirment pour la plupart exercer ces activités puisqu’aucun choix ne s’offre à eux. C’est le cas de Mariame, âgée de seulement 13 ans et résidant au quartier Banankoroda, rencontrée au marché Dibida : « Mes parents sont pauvres et nous sommes six avec eux. Ma mère est malade depuis plus de trois ans et mon père est vieux. Donc, si on ne vend pas de l’eau, on ne peut pas vivre. Ma petite sœur et mon frère aîné sont aussi en train de faire la même chose ».

Le quotidien d’Issiaga, âgé d’une dizaine d’années, est encore plus douloureux. C’est lui qui guide sa mère aveugle de ménage en ménage pour faire de la mendicité afin de trouver de quoi nourrir sa famille. « Depuis ma naissance, c’est la souffrance. J’espère que Dieu m’aidera dans l’avenir, car je veux bien étudier mais je n’ai pas la chance de pouvoir le faire », nous a-t-il dit au bout d’une certaine hésitation.

De la misère, Aminata la vit depuis longtemps. C’est pourquoi elle assure ne plus avoir peur des éventuels accidents quand elle sort vendre dans la rue.

Interrogée sur la question des enfants vulnérables de la ville de Kankan, Madame Aminata Kaba, la directrice préfectorale de l’Action sociale, de la Promotion féminine et de l’Enfance, a invité les parents à offrir à leurs progénitures une vie descente. « Car, estime-t-elle, les enfants sont l’avenir des parents et du pays ».

Michel Yaradouno, Kankan pour Ledjely.com

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