C’est une appréhension que l’on nourrit à l’occasion de chaque processus électoral : le pays en sortira-t-il en un seul morceau ? La nation sera-t-elle épargnée ? D’autant qu’à l’occasion de ces compétitions permettant d’accéder à certains postes stratégiques, les différences sont exploitées à fond. Le communautarisme servant de stratégie de campagne à certains postulants. Eh bien, en prélude au scrutin du 18 octobre, la campagne à peine lancée, les discours aux arrière-pensées ethnicistes se manifestent.
Il en était particulièrement question à l’occasion du meeting organisé ce samedi 19 septembre 2020, à Kankan, par le RPG-arc-en-ciel, le parti au pouvoir. S’adressant aux militants par visioconférence depuis son palais, Alpha Condé, candidat à un troisième mandat, se rappelant certainement les ressentiments des populations de l’ensemble de la région de la Haute Guinée, considérée comme son fief traditionnel, n’a pas hésité à surfer sur certains traumatismes aux relents communautaires. Kankan en particulier ayant été émaillée de manifestations de protestation des semaines durant avant le lancement de la présente campagne, le candidat sortant qui aura décidément senti qu’il ne pouvait adosser son discours sur son bilan, a essayé de jouer sur certaines peurs. Ainsi, invite-t-il les électeurs de la Haute Guinée à ne pas disperser leurs voix. Car, avertit-il, cela équivaudrait à permettre à Cellou Dalein Diallo d’arriver aux affaires. Ce qui, insinue-t-il, risque bien d’être dommageable d’un point de vue communautaire.
Au-delà du président Alpha Condé, d’autres intervenants ont eux aussi exploité le même sillon ethniciste. L’idée étant de présenter le candidat de l’UFDG comme le symbole de la revanche.
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