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MACENTA : une manifestation annoncée pour demander la libération des personnes arrêtées lors des affrontements intercommunautaires

Après le nouveau cas de décès enregistré, le mardi 14 décembre, parmi les personnes arrêtées lors des affrontements intercommunautaires survenus les 26, 27 et 28 décembre 2020 à Macenta, une manifestation est annoncée dans la ville, mais aussi à N’Zérékoré. En effet, c’est le troisième détenu dans cette affaire à mourir en prison, alors que le procès peine à se tenir, un an après les faits. Selon nos informations, la dernière victime, Kpokpa Guilavogui, était malade depuis plusieurs mois, comme nombre de ses amis actuellement détenus à la Maison centrale de N’Zérékoré.

Pour Mamady Onivogui, coordinateur du mouvement Elazologa, il est temps de passer à la vitesse supérieure en manifestant dès jeudi prochain pour exiger la libération des détenus dans cette affaire, où la justice est accusée de partialité. Selon lui, les habitants de Macenta sont partagés entre amertume et désespoir, malgré la chute du régime d’Alpha Condé. “Actuellement, trois autres détenus sont hospitalisés à l’hôpital régional de N’Zérékoré, gravement malades (…) Nous ne pouvons plus accepter que nos parents meurent en prison. Soit on les libère ou on les fasse comparaitre devant la justice pour leur jugement. Donc, nous projetons une manifestation à Macenta et devant la Maison centrale de N’Zérékoré le jeudi à venir (…) Tous les ressortissants de Macenta vivant à N’Zérékoré iront manifester devant la maison centrale », a-t-il déclaré.

A la question de savoir s’ils ont une autorisation de manifester – les manifestations sont interdites actuellement sur toute l’étendue du territoire national par la junte qui a pris le pouvoir le 05 septembre dernier -, Mamady Onivogui estime qu’ils n’en ont pas besoin. Il assure d’ailleurs que tous les voies et les moyens légaux ont été utilisés pour interpeller les autorités concernées sur le sort des détenus. Sans succès. “Ce n’est pas une manifestation où on soutient un parti politique (…) Nous ne sommes pas contre un gouvernement, nous dénonçons une situation, alors ça ne demande pas qu’on ait une autorisation pour cela. La loi dit qu’il faut informer les autorités, elles seront informées. Qu’elles acceptent ou pas, les gens sortiront parce que si elles étaient capables ou avaient la volonté de traiter ce dossier, durant une année, les autorités pouvaient faire quelque chose. Si les gens meurent comme ça en prison et que leurs droits ne sont pas respectés, nous n’avons plus besoin de respecter leur autorisation. Si le gouvernement était compétent, il aurait pris les dispositions à ce que les délais légaux soient respectés. S’ils n’ont pas respecté, nous, nous allons faire un écrit pour les informer mais pas pour demander une autorisation, parce que nous ne sommes pas un parti politique, nous dénonçons une situation », a insisté l’ancien prisonnier politique.

Depuis un an, ce sont 35 personnes sur 38 au départ (trois sont mortes) qui sont en détention préventive à la Maison centrale de N’Zérékoré. Des sources proches de la justice évoquent des raisons liées à un manque de moyens financiers pour justifier le retard dans la tenue du procès. Le coût du procès s’élèverait à 300 millions de francs guinéens.

D’après Mamady Onivogui, seulement 165 millions sur ces 300 millions  ont été mobilisés par les autorités, le reste devant venir des poches ou des familles des accusés dont les conditions de détention sont jugées très inquiétantes.

Elisabeth Zézé Guilavogui

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