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KEAMOU BOGOLA HABA : « Je n’étais intéressé que par la Primature »

Dans la soirée du samedi 19 mars 2022, Kéamou Bogola Haba a rendu publique sa démission de son poste de responsable communication de l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD). Un geste qu’au sein de l’opinion publique, certains perçoivent comme un signe de rapprochement entre lui et la junte du CNRD. Quelques-uns allant même jusqu’à prophétiser une nomination prochaine de Kéamou Bogola Haba à un poste de responsabilité. Il n’en est rien, rétorque ici l’intéressé. Son départ de l’ANAD, dit-il dans l’entretien qu’il accorde à la rédaction de Ledjely.com, n’est motivée que par des divergences qu’il a avec cette dernière. Alors que l’alliance n’exclut pas de recourir à des manifestations pour faire aboutir certaines de ses revendications, lui préconise plutôt un accompagnement des nouvelles autorités…Lisez plutôt l’entretien

Quelles sont les raisons de votre démission de votre poste de responsable communication de l’ANAD ?

Mes positions actuelles ne sont pas en accord avec la position de l’ANAD, et il est difficile en pareille situation d’être président de la commission communication. Donc, c’était important pour moi de suspendre ma participation aux réunions et aux activités pour me permettre librement de défendre mes positions pendant cette transition, sinon il n’y a pas vraiment de problème.

Comment votre départ est-il perçu par vos anciens camarades de l’alliance ?

Je crois qu’il y’a déjà plus de quatre mois que ce désaccord a été constaté parce que à l’interne déjà, cette question a été exprimée à plusieurs reprises, à l’occasion de plusieurs réunions. Donc ils ne sont pas étonnés et vous avez vu vous-même que ces derniers jours, même mes communications publiques allaient dans ce sens. Donc, certainement ce n’est pas aussi grave parce que c’est une transition. Le CNRD n’est pas un parti politique et je ne suis pas allé ailleurs. C’est juste pour qu’il y ait une cohérence dans la communication et qu’ils soient libres de choisir quelqu’un qui peut porter le message, en cette période où ils veulent engager des discussions telles que les manifestations de rue que je ne veux pas porter.

Il se dit que vous devriez prochainement bénéficier d’un décret. Qu’en dites-vous ? 

Non, ce n’est pas lié du tout. Je n’en ai jamais discuté avec les nouvelles autorités et ça, ce n’est même pas en cours. Je suis de toute façon entrepreneur et je fais la promotion des mégaprojets au niveau africain en Guinée. Même au temps de l’ancien régime, je suis venu avec des investisseurs. C’est ce que je continue de faire, promouvoir les mégaprojets de la Guinée. Nous avons plusieurs mégaprojets et chaque semaine, je fais venir des investisseurs qui sont intéressés par la Guinée et cette activité, c’est ce que je fais, qui est lié à mon cabinet et ses associés. Du côté politique, du côté décret, honnêtement ce n’est pas à l’ordre du jour pour le moment, je ne pense pas.

Si l’on vous proposait des responsabilités dans la gestion de la transition, quelle serait votre réaction ?

Pour le moment, je ne suis pas intéressé par quoi que ce soit. Je crois qu’il y a eu des discussions à l’époque par rapport à la primature. Ça m’avait intéressé mais à part ça, il n’y a pas eu de discussions sur quoi que ce soit, y compris la formation du gouvernement. Je suis plus intéressé par la réussite de la transition et les réformes qui doivent être proposées. Comment soutenir ces réformes, c’est ce qui m’intéresse le plus et je veux être libre pour le faire parce que si je suis à un poste nominatif ou à un décret, je serais obligé de me taire. Tu ne peux pas quand même être nommé et continuer à parler publiquement. Moi, je veux ma liberté de parole pendant cette transition.

Comment réagissez-vous à l’audio du président Alpha Condé qui circule depuis samedi dernier ?

La première réaction, c’est que ça montre que Mr Alpha Condé n’est pas malade et c’est ce que nous avons reproché au CNRD, leur dire que nous ne souhaitons pas que ce départ soit juste un argument pour organiser son exil et c’est ce qui est   de se passer. Nous nous rendons compte qu’il est dans une situation d’exil doré.

Deuxième chose, ça me donne raison. C’est ce que je reproche à l’ANAD en disant que le CNRD, c’est notre bébé. Si nous ne supportons pas notre bébé ANAD, évidemment Alpha Condé et son parti et son premier ministre Kassory, ils vont profiter de cette situation pour se garantir une impunité et c’est ce qui est en train de se passer. Et donc, ce message prouve à suffisance que le CNRD et l’ensemble des forces qui ont lutté contre le troisième mandat doivent s’unir pour soutenir le CNRD, et faire face à ce groupe qui a des milliards et des milliards dans leurs comptes, et qui ont une influence politique. Ils ont des structures dans les quartiers avec les biens de l’Etat. Donc, il serait complètement difficile de réussir la transition démocratique si nous ne déracinons pas Mr Alpha Condé et son organisation qui restent encore nocifs pour le pays.

Quelle appréciation faites-vous de la gestion de la transition par le CNRD ?

Comme je l’ai dit, le CNRD est en train de réussir beaucoup de choses. Les défis sont énormes. Au niveau de l’administration, le ministre de la fonction publique est en train de faire un énorme travail au niveau des effectifs. Au niveau de l’armée, vous avez vu le nettoyage qui a eu lieu là-bas. C’est très important et nous venons de constater que pour la première fois après 18 ans, le ministre du Commerce et de l’Industrie vient de mettre en place la chambre du commerce, de l’industrie et de l’artisanat et là où les politiques ont échoué pendant près de 18 ans à cause des positions partisanes, ce sont de réussites importantes. Au niveau de la récupération des domaines de l’Etat qui est un point difficile, eux seuls peuvent le faire. Ils sont en train de réussir effectivement dans ce domaine et au niveau de la CRIEF, nous venons de voir en moins d’un mois déjà beaucoup d’inculpations. Et les jugements vont continuer en avril et nous souhaitons que ce jugement soit télévisé pour que tout ce qui se fait soit vu, que tous les biens de l’Etat soient récupérés. Donc, j’avoue qu’ils sont en train de faire un travail énorme mais sur le calendrier du retour à l’ordre constitutionnel, nous avons terminé avec la mise en place des organes de la transition, ce qui est un acquis. Et la balle est dans le camp de l’ensemble des forces vives, du CNRD et du gouvernement pour le dialogue que nous avons sollicité et qui bientôt, aura lieu selon le calendrier. Les assises qui vont nous permettre rapidement de trouver un consensus sur les activités et le chronogramme mais je pense que sur ce point, nous étions en retard et le retard est en train d’être rattrapé par le dialogue et les assises qui vont s’ouvrir bientôt, qui vont nous permettre de travailler. Le CNT a fait le tour du pays pour recueillir un peu l’avis des citoyens, ça c’est important pour que le chronogramme qui sera trouvé soit consensuel, y compris les réformes à poser.

Propos recueillis par Elisabeth Zézé Guilavogui 

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