Via une adresse à la nation retransmise sur les ondes de la télévision nationale, ce samedi 30 avril, le président de la transition a dévoilé la proposition du CNRD et du gouvernement au sujet de la durée de la transition. Le colonel Mamadi Doumbouya et ses collaborateurs optent pour 39 mois avant le retour à l’ordre constitutionnel. A Kankan, cette sortie du colonel est diversement appréciée dans la sphère politique.
Le voile a été enfin levé sur la durée de la transition. Le tombeur d’Alpha Condé propose près de quatre ans comme durée de la transition. Pour l’ancien préfet de Kerouane et responsable dans la coordination régionale du RPG AEC, cette durée n’est pas raisonnable : « La durée proposée ne me convient pas. 39 mois, c’est presque quatre ans. Et on ne dit rien des 8 mois déjà consommés. Personnellement, je propose deux ans pour cette transition. Si les avis du peuple ne sont pas pris en charge, on risque de revenir à la case départ ».
Du côté des responsables de l’Union des forces démocratiques de Guinée dans la région, on est du même avis. D’ailleurs, le secrétaire fédéral du parti. Antoine Dogbo Guilavogui, trouve qu’avec la durée révélée par le président de la Transition, ce sont les intentions jusqu’ici masquées du CNRD qui se dévoilent. « Nous avons dit depuis longtemps que Doumbouya a un agenda caché et c’est ce qu’il dévoile maintenant. Sinon la transition est faite pour le retour à la normale, mais dans son discours, il parle trop d’actes de développement. Le peuple est piégé et ils veulent nous faire revenir dans la misère. Pourquoi 39 mois ? Nous doutons de la sincérité de ce coup d’Etat. Quand le peuple sera poussé à bout, la concertation de toutes les forces sera nécessaire afin de barrer la route à cette nouvelle dictature car la transition n’est pas égale à un mandat », peste le responsable régional de l’UFDG.
A l’inverse, le coordinateur régional du PADES n’a aucun problème avec la proposition du colonel Mamadi Doumbouya, même si la coalition de son parti était pourtant en déça de la période dévoilée par le président de la Transition. « Notre coalition a proposé 25 mois de transition, mais si le pays est trop sale, il faut le nettoyer complètement. 39 mois, c’est certes long mais le niveau de saleté doit aussi nous préoccuper. Dans ce pays, tout est prioritaire surtout les activités déclinées par le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation », estime Hadja Mady Kaba.
Michel Yaradouno, Kankan pour ledjely.com