Dans le classement traditionnel sur la liberté la presse publiée par l’ONG internationale Reporters Sans Frontières (RSF) en 2022, la Guinée a progressé de 25 points. Elle est passée de la 109ème place en 2021 à la 84ème place en 2022. Pour Sékou Jamal Pendessa, du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée, cette amélioration est due aux discours et aux actions de la junte.
« Ce classement est dû au changement du discours des officiels vis-à-vis des médias indépendants. Le président de la transition a toujours eu des propos respectueux vis-à-vis de la corporation. Il a donné des garanties quant à la liberté de la presse… L’autre facteur est le fait qu’aucun journaliste n’est en prison depuis l’arrivée du CNRD au pouvoir et il n’y a pas aussi de poursuite judiciaire engagée contre les journalistes de façon générale… il y a aussi le fait que les journalistes font preuve de liberté de ton dans les émissions de débat qui se sont multipliées en Guinée. Voici quelques facteurs qui ont contribué à ce bon positionnement de la Guinée », a-t-il expliqué le journaliste syndicaliste.
Pour lui, ce bond qualitatif de la Guinée devrait faire réfléchir les autorités. « C’est une leçon pour les autorités. C’est-à-dire que si vous laissez la presse travailler librement, vous n’avez rien à perdre. Au contraire, vous gagnez en termes de bonne image comme c’est le cas aujourd’hui…il ne sert à rien de chercher à museler la presse », a fait savoir Sékou Jamal Pendessa.
Il faut noter que dans les rapports précédents de RSF, notamment sous le régime Condé, la progression de la Guinée n’excédait pas 02 points. Ceci étant, on peut penser que la progression que l’on célèbre aujourd’hui est aussi à l’actif de ce régime déchu, dans la mesure où celui-ci n’a été évincé qu’à quatre mois de la fin de l’année évaluée.
Élisabeth Zézé Guilavogui