A l’instar des autres pays du continent, la Guinée a célébré ce jeudi 16 juin 2022, la journée de l’enfant africain, sous le thème « Éliminer les pratiques néfastes affectant les enfants, progrès en matière de politique et de pratiques depuis 2013 ». A cette occasion, le chargé des questions d’enfance à l’Inspection régionale de l’Action sociale de Kankan a dévoilé les chiffres assez inquiétants du phénomène du viol au premier semestre de l’année 2022.
Si les chiffres de l’année 2021 à Kankan sur le phénomène du viol sur mineurs avaient suscité assez de réactions et d’inquiétudes, ceux de 2022 pourraient être plus dramatiques. « Le constat est amer et écœurant à différents niveaux. Dans nos communautés, on constate une augmentation des cas de viol. En 2021, on n’a enregistré 64 cas. Mais pour ce premier semestre, nous sommes déjà à 84 cas de viol dont 71 sur mineures au compte de la région de Kankan », a-t-il annoncé.
Cette augmentation de chiffre s’explique, selon Mohamed Keita, par « l’ingérence de certaines personnes dans les procédures, la mauvaise volonté de certains officiers de police judiciaire dans la gestion des cas qui priment la négociation au détriment de l’application de la loi ». Et de conclure : « A ces derniers, s’ajoute un acte très écœurant qui est la banalisation du viol dans nos communautés. Au lieu de soutenir la victime de viol et combattre l’auteur, on fait le contraire. On défend, soutien et on encourage l’auteur. C’est ce qui renforce la récidive et incite autres candidats ».
Michel Yaradouno, Kankan pour Ledjely.com