Ce samedi 18 juin, le collectif des victimes de Kaporo rails, Kipé 2 et Dimesse, a animé une conférence de presse à la maison de la presse de la Minière. Au cœur de la sortie, l’occupation en cours des domaines dont lesdites victimes ont été déguerpies sous le régime du président Alpha Condé. Alors que le contentieux n’est pas encore soldé, le collectif pointe l’indifférence de certaines entreprises et mêmes des ambassades de la place qui s’empresseraient d’occuper les espaces libérés.
Dans son discours de circonstance, Mamadou Samba Sow, porte-parole du collectif, a dénoncé les entraves auxquelles butterait la gestion du dossier se rapportant au dédommagement des victimes. En dépit de ces entraves, certaines entreprises se bousculeraient néanmoins pour acquérir les domaines libérés. Il cite notamment Ecobank Guinée, la Société Générale, l’Association de professionnels des banques (APB), Orange Guinée mais aussi l’ambassade de la Turquie en Guinée. « Ecobank, la Société générale, l’APB et l’Ambassade de la Turquie négocient avec IMAK Holding pour posséder des parcelles dans cette zone, objet de litige. La banque populaire maroco-guinéenne accompagne IMAK Holding pour le financement de l’aménagement des domaines, dans le but d’attirer d’autres clients », a dénoncé Mamadou Samba Sow.
« L’autre épine dans le pied des victimes, c’est bien la société de téléphonie Orange Guinée qui tient à s’implanter à Kaporo rails. Elle vient de déployer des matériels sur place dans le cadre d’une nouvelle provocation. Orange Guinée continue d’ignorer nos mises en garde et foule au sol la responsabilité sociale », accuse-t-il également.
Mais face à ces démarches, le collectif n’entend pas croiser les bras. D’abord, vis-à-vis de Orange Guinée, il appelle à un rassemblement des victimes à une date qu’il précisera prochainement. Mais de manière plus globale, des actions de protestation sont en examen de la part du collectif.
Parce qu’en croire le porte-parole, « tout porte à croire qu’il y a des mains noires qui entravent l’évolution du dossier ». Et aux entreprises qui cherchent à s’installer déjà sur le site, il rappelle que le « dossier Kaporo rails est devant la cour de justice de la CEDEAO ». Par ailleurs, le procureur général près de la Cour d’appel de Conakry en aurait été saisi.
Enfin, le collectif envisage même une mobilisation de ses membres en vue d’une rencontre avec le colonel Mamadi Doumbouya, président de la Transition.
Mohamed Capi Camara