C’est à 1h24 exactement que Kani Brema Diallo, connu sous le nom de “Fakai”, âgé d’environ 28 ans, marié et père de deux enfants, qui était détenu dans le cadre de l’enquête sur le lynchage du jeune Abou Chérif, lundi dernier à Mandiana, est décédé a trouvé la mort à la maison centrale de Kankan. Il aurait été copieusement battu par les agents de sécurité lors de son interpellation. La nuit dernière donc il a rendu l’âme.
Selon Samba Diallo, l’un de ses frères, a indiqué que, avant-hier jeudi, il était allé le voir en détention. Sur place, la victime lui a expliqué qu’il souffrait énormément suite aux bastonades qu’il a reçues des agents qui l’ont arrêté à Mandiana. Le frère du défunt pointe du doigt des militaires. « Il ne pouvait pas manger. Hier, vendredi, il m’a dit que son état allait de mal en pire. J’ai dit aux gardes pénitentiaires de nous permettre de l’envoyer à l’hôpital, mais ces derniers m’ont dit qu’ils ont des agents de santé qui s’occuperaient de lui. Mon frère m’a dit que ses comprimés ne servent à rien et qu’il ne peut que boire. On n’a tout fait pour qu’ils nous permettent de l’amener pour sa prise en charge, mais la garde a dit qu’il faut l’autorisation du procureur de la République [près le Tribunal de première instance de Kankan], sinon que ce n’est pas la peine. Ce matin donc, on m’a appelé pour m’annoncer sa mort », a-t-il raconté.
Aujourd’hui, les parents de Kani Brema Diallo demandent une seule chose : Que la justice fasse son travail pour nous réhabiliter dans notre droit. Il est décédé dans les mains de la justice, cela veut dire qu’elle n’a pas joué son rôle. Elle n’a pas pris soins de notre frère et n’a même pas fait attention à son état ».
Le procureur de la République près le tribunal de première instance de Kankan que nous avons joint au téléphone a confirmé le décès. Aly Diomandé a dit avoir appris la nouvelle très tôt. Il a indiqué qu’il s’apprêtait à aller rencontrer les parents du défunt.
Aux dernières nouvelles, le corps de Kani Brema Diallo serait toujours à la maison centrale de Kankan. Au même moment, les parents de la victime sont en conclave avec le juge de paix de Mandiana.
Affaire à suivre…
Michel Yaradouno, Kankan pour Ledjely.com