Le Forum national inter-religieux pour la paix et la cohésion sociale s’est ouvert ce jeudi 14 juillet 2022 au Palais du peuple en présence du président du Conseil national de la transition (CNT), à ses côtés plusieurs leaders religieux venus de la Guinée et de la sous-région. Une initiative de l’institution dirigée par Dr Dansa Kourouma.
Cette rencontre de deux jours, qui réunit plus de 200 religieux musulmans et chrétiens venus de la Guinée et de la sous-région, a pour objectifs de consolider la paix sociale et la stabilité politique en Guinée, favoriser un climat de bonne cohabitation entre les Guinéens et apaiser le climat social pour une transition réussie.
Elhadj Abdoul Karim Dioubaté, président de la Commission réconciliation, justice, droit humain, affaires religieuses du CNT, s’est, dans sa communication, réjoui de la tenue de ce forum, disant être convaincu du rôle essentiel que jouent les leaders religieux dans le renforcement de la paix et de la stabilité politique. « Ce forum national inter-religieux qui regroupe plus de 200 leaders religieux est un haut lieu d’échanges, de débats et de coopération entre des communautés qui partagent ensemble un quotidien, qui éprouvent les mêmes peines et qui rêvent et qui travaillent pour l’unité nationale en arborant la piété. Il s’agit de contribuer à diffuser et à entretenir la culture de la paix et de la cohésion sociale en Guinée, à créer un environnement de tolérance débarrassé de conflits entre les peuples », a-t-il souligné.
Il a aussi mis l’occasion à profit pour lancer un appel à tous les croyants de Guinée à privilégier la voie du dialogue dans toutes leurs actions, pour la concorde et la solidarité dans le pays.
Prenant la parole, Monseigneur Vincent Koulibaly, a mis l’accent sur le poids qu’ont les religieux en Guinée. « Notre désir est d’apporter notre contribution pour la résolution des crises récurrentes qui secouent notre pays et de mobiliser toutes les couches sociales pour le développement socio-économique de la nation. C’est pourquoi, j’exhorte toutes les forces vives de la nation à privilégier le dialogue inclusif et la concertation pour le règlement de nos conflits et j’encourage la mise en place d’un mécanisme endogène pour la réconciliation et la consolidation de la paix et de la cohésion sociale », a déclaré l’archevêque de Conakry.
Pour l’atteinte de ces objectifs, il a soumis quelques axes prioritaires : « L’éducation civique et morale de tous les citoyens ; la création d’emplois dans les zones rurales ; la lutte contre les feux de brousse et la désertification en s’attaquant aux causes réelles de ces phénomènes ; l’intensification de la campagne de reboisement ; la mise en place d’un organe technique de gestion des élections ; la mise en place d’une politique de transformation de nos produits locaux ; la réduction drastique des partis politiques ; l’encouragement au travail de la [Cour] de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) ; l’intensification de la lutte contre la corruption et l’impunité sous toutes ses formes ; la pratique de la bonne gouvernance ; le respect strict de la loi, car elle est la garantie d’une paix durable ; la mise en place de la commission vérité, réconciliation en vue de soulager les victimes de notre passé douloureux et de permettre la réconciliation des fils et filles de la Guinée ».
Dans son discours d’ouverture des travaux, le président du CNT a déclaré : « Les discussions que nous allons entretenir durant ces deux jours vont porter sur la façon dont les chefs religieux et les communautés religieuses peuvent soutenir l’évolution des normes pour des meilleurs résultats en matière de cohabitation pacifique ».
Selon Dr Dansa Kourouma, « les conclusions de ce forum doivent permettre d’établir et reconnaître que les enseignements religieux s’engagent à ne pas approuver les normes sociales et culturelles qui perturbent l’injustice, [et favorisent] la division et les risques de tensions et de violences. Ce forum doit faire admettre par tous les citoyens, par tous les croyants en particulier et tous nos chefs spirituels que nous avons une responsabilité collective d’interpréter les textes sacrés dans le sens de la crainte d’Allah, dans le sens de l’accomplissement du bien, celui de promouvoir les valeurs spirituelles de l’amour, de la dignité, de la justice et de la paix ».
Balla Yombouno