Le coup d’état du 5 septembre 2021 avait suscité beaucoup d’espoirs chez plusieurs Guinéens. Mais un an après la prise du pouvoir par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), avec à sa tête, le colonel Mamadi Doumbouya, chez beaucoup, l’enthousiasme a cédé le pas à la désillusion et au désenchantement. C’est le cas de Me Mohamed 2 Kourouma, avocat inscrit au barreau de Guinée.
Très tôt, les nouveaux maîtres ont déclaré la justice comme boussole devant guider toutes les actions à mener. Mais sur le terrain, certains commencent à s’inquiéter de l’évolution de celle-ci. « Je trouve que sous ce règne, la justice a régressé et lamentablement. Je dirais sans risque de me tromper que la justice allait mieux au temps d’Alpha Condé », dit Mohamed 2 Kourouma. Et il s’efforce de démontrer son affirmation. « Il y a des interpellations extrajudiciaires. Nous sommes pourtant dans un État de droit. L’interpellation d’un citoyen obéit à des règles », soutient-il.
A propos de l’incarcération des anciens collaborateurs d’Alpha Condé dont l’ancien premier ministre Kassory Fofana, Mohamed 2 Kourouma n’a pas aucun problème avec le fait qu’ils doivent rendre des comptes. « Il est d’un principe universel que nul n’est au-dessus de la loi et nul n’est censé ignorer la loi. C’est normal que chacun fasse preuve de redevabilité quand on a géré un bien de l’État », rappelle-t-il en effet. Toutefois, relève l’avocat, « la moindre de choses, c’est de respecter les procédures et c’est ce qui n’est pas les cas dans les présents dossiers », dénonce-t-il.
Enfin, s’il salue le principe de la création de la CRIEF, par contre Me Mohamed 2 Kourouma commence à avoir des doutes quant à la sincérité de la démarche. « L’objectif pour lequel la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a été créée est normal. Mais il résulte de notre observation, qu’il semble y avoir la main noire du CNRD derrière ».
Michel Yaradouno, Kankan pour ledjely.com