L’interdiction de manifestation en cours et le fort dispositif sécuritaire déployé hier pour faire observer cette mesure n’auront pas empêché certains jeunes de répondre à l’appel à la mobilisation du Front national pour la défense de la constitution (FNDC). Et il en résulté des échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre le long de la route Le Prince précisément au niveau des sones de Hamdallaye pharmacie, Gnariwada, Koloma marché et Sonfonia rails. De ces face-à-face, la police a dressé un bilan dans la soirée. Une lecture forcément différente de celle qu’en a le FNDC lui-même.
Selon le colonel Mory Kaba, directeur adjoint de la communication du ministère de la Sécurité : « côté forces de l’ordre, le bilan fait état de 10 blessés dont 4 grièvement parmi lesquels 7 gendarmes et 3 policiers tous admis aux soins intensifs du service de santé des Armées ».
En outre, a-t-il fait savoir : « les véhicules des forces de l’ordre ont été endommagés par les manifestants ».
Il admet au passage que « plusieurs manifestants ont été interpellés pour trouble à l’ordre public ».
A cette version des faits, le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) oppose une toute autre. Se livrant lui aussi à l’exercice du bilan, le mouvement anti-troisième mandat dénonce, pour sa part, « l’utilisation par le CNRD et son gouvernement de transition, de l’armée guinéenne contre les populations civiles qui exercent un droit consacré par la Charte de la transition ». Il s’élève également contre « l’usage des armes de guerre à des fins de maintien d’ordre par les forces de défense et de sécurité ». Pour ce qui est du bilan à proprement parler, il recense :
- Des cas d’arrestations arbitraires de nombreux citoyens et militants pro-démocratie ;
- De nombreux cas de blessés par balles ;
- Des actes de vandalisme de biens de paisibles citoyens ;
- D’incursions dans des domiciles privés par des agents des FDS ;
- Des cas de confiscation des biens matériels des militants pro-démocratie.
Balla Yombouno