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BURKINA FASO : le capitaine Ibrahima Traoré a-t-il trop tôt crié victoire ?

 « Actuellement, ça ne va pas du tout ». Ces mots sont ceux d’un citoyen que nous avons joint depuis la capitale burkinabè en début d’après-midi de ce samedi 1er octobre. Parce qu’en réalité, la tension et la confusion sont de retour au Burkina Faso. Le coup d’Etat annoncé hier par l’équipe du capitaine Ibrahima Traoré n’est pas tout à fait consommé. Le colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, n’étant pas aux arrêts, n’a pas encore abdiqué. Et cela fait planer un risque d’affrontement aux conséquences particulièrement redoutées par les habitants de la capitale.

Selon nos sources, les éléments ayant annoncé hier la chute de colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba auraient précipité les choses. « Hier, les deux camps en étaient aux discussions à l’état-major et s’apprêtaient à mettre la dernière touche quand, de manière unilatérale, l’équipe du capitaine Traoré a décidé de faire l’annonce à la télévision nationale », nous dit une source basée à Ouaga. Au sein de la grande muette, si le principe du départ de Damiba n’était en effet pas totalement écarté, le choix du jeune capitaine pour lui succéder n’enchantait pas pour autant tout le monde, nous dit-on sur place. Seulement, puisque c’est son équipe qui contrôlait la zone qui abrite la télévision nationale, il en aurait profité pour mettre le camp d’en face devant le fait accompli. Mais les « hommes qui sont restés fidèles à Damiba refusent de se laisser faire », nous dit un observateur.

Conséquence, le pouvoir qu’il dit avoir récupéré, il a pour le moment des difficultés à l’exercer dans les faits. Et pour cause, depuis ce samedi matin, la capitale burkinabè vit sous une forte tension résultant de ce face-à-face aux conséquences insoupçonnées. « Actuellement, ça ne sent pas bon. On risque d’en arriver à l’affrontement. Et ce pourrait être le carnage », confie un autre citoyen, terré à la maison. Une autre burkinabè, quant à elle, ayant sans doute naïvement cru aux assurances données hier par le capitaine Ibrahima Traoré et ses hommes, est sortie tôt pour aller se coiffer. Depuis, elle y est bloquée. « Je ne peux ni continuer pour aller chez une amie, ni retourner chez moi. Les militaires sont tout autour. On ne peut même pas aller chercher à manger. C’est la terreur », confie-t-elle. Pourtant, quand elle est sortie de chez elle, rien ne présageait la situation qui prévaut autour d’elle. Elle avait même fait les courses avant de rejoindre le salon de coiffure.

Que dans un ce pays dont au moins 40 % du territoire sont contrôlés par les terroristes, les militaires en viennent à cette spectaculaire démonstration de forces et d’armes entre factions en plein cœur de la capitale et à se menacer ainsi, certains Burkinabè trouvent cela presque pathétique. « Pendant ce temps qu’est-ce qu’on fait des terroristes ? Puis que toutes les armes, on les a ici. On se détruit, les gens vont dégarnir les camps à l’intérieur du pays pour venir soutenir leurs clans respectifs ici dans la capitale. Qu’est ce qui va se passer », s’interroge un autre citoyen qui dénonce l’absurdité de la situation ?

Boubacar Sanso Barry

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