Au cours de la conférence de presse qu’ils ont animée le vendredi dernier, les avocats de l’ancien premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, ne s’en sont pas pris qu’au procureur spécial de la CRIEF. Ils ont également dénoncé ce qu’ils assimilent à un parti pris de nos confrères de la RTG. Autant les médias de service public sont prompts à relayer les sorties du procureur, autant ils bouderaient en effet les avis des avocats de l’ancien chef du gouvernement.
Me Mamadou Ismaëla Konaté a fait le constat que le micro de la RTG n’était pas au nombre de ceux qui sont posés devant lui. Il trouve que cela est anormal, surtout si l’on prend en compte les « passages fréquents » du procureur Aly Touré dans les médias, notamment à la télévision nationale. Procureur dont les sorties incriminant Ibrahima Kassory Fofana sont relayées en « boucle matin, midi et soir à la télévision nationale », note l’avocat.
Il en découle, selon lui, un traitement inéquitable. « La justice dont on parle vaut dans tous les sens. Pourquoi c’est seulement la presse privée qui est là ? Or même lorsqu’on doit couvrir la prise de parole du procureur spécial, la télévision nationale est là », relève encore Me Konaté.
Une des hypothèses que se donne l’avocat pour expliquer cette absence, c’est probablement le fait que nos confrères n’avaient pas été conviés. Sur le ton de l’ironie, promet-il alors : « On va peut-être leur adresser une invitation la prochaine-fois ». En tout cas, estime-t-il : « Dans le cadre du message public ou de l’information publique, la télévision nationale devrait être là pour entendre au moins ce que l’on dit et faire des commentaires sur ce qui est dit ».
En définitive, « tout ça ressemble un peu à une revanche », fait observer l’avocat.