Dans le procès sur le massacre du stade du 28ème septembre, Aboubacar Sidiki Diakité, ex-aide de camp de l’ancien chef de la junte, Moussa Dadis Camara, comparait ce mercredi pour la 7ème journée. En face de lui, les avocats de ses coaccusés dont ceux de l’ancien président de la Transition. En particulier, avec Dinah Sampil, le débat a porté à un moment donné sur les « ordres » que le capitaine Dadis pourrait avoir donnés le jour du massacre.
Rappelant les propos que Toumba Diakité a tenus les jours précédents, Me Dinah Sampil a indiqué en substance : « Vous avez déclaré ici que dans le bureau, lorsque le président Dadis a appris que le meeting devait se tenir au stade du 28 septembre est rentré dans une colère en disant je cite : ‘’Le pouvoir est dans la rue, ils vont le regretter, il faut les mâter’’ ! A votre humble appréciation, ces propos étaient-ils une exclamation simple, un cri de cœur ou des ordres donnés » ?
Toumba Diakité répond : « Je vais donner une précision. C’était dans sa chambre et non dans le bureau. J’ai décrit ici comment il était. Maintenant, pour répondre à la question, je dirais que ces propos étaient un cri de colère, une rage ».
L’avocat n’étant pas satisfait, revient à la charge. Il veut savoir si les propos prêtés à l’ancien président de la transition peuvent être assimilés à un ordre qu’il pourrait avoir donné à son entourage en vue de la commission des crimes. « Il a conjugué à l’impératif et à la 3ème personne du singulier. Mais je précise que c’est lui-même qui voulait se faire représenter là-bas. Puisque vous m’avez demandé mon sentiment, voilà ma réponse », répond une nouvelle Aboubacar Sidiki Diakité
« Quand vous dites ‘’les hommes auxquels il a donné des ordres’’, vous pensez à qui », interroge à nouveau l’avocat ? Toumba se met alors à citer : « Lorsque le président Dadis m’a appelé dans la chambre, Marcel Guilavogui était là-bas, le chef d’opération Makambo était là-bas, George était là-bas et Théodore était là-bas ». L’ancien aide de camp d’Aboubacar Sidiki Diakité, avant de clore ce chapitre, livre un ultime sentiment sur les ordres que le capitaine Moussa Dadis Camara pourrait avoir donnés. Pour lui, si les deux premières expressions (Le pouvoir est dans la rue. Ils vont le regretter) expriment un état d’âme, par contre, la dernière (il faut les mâter) est un ordre.
Aminata Camara