Ces derniers temps, Fodé Bangoura, l’ancien tout-puissant collaborateur du général Lansana Conté, n’a pas la cote au Parti de l’unité et du progrès (PUP). Depuis que certains le soupçonnent d’avoir vendu le parti au colonel Mamadi Doumbouya, afin que ce dernier s’en serve pour briguer la présidence de la république, à la fin de la Transition. Les femmes du parti sont en première ligne de la contestation de cet éventuel arrangement. Il y a quelques semaines, elles avaient déjà protesté au siège du parti. Eh bien, ce samedi 19 août, elle réédité.
Les manifestantes d’hier ne mettent nullement en avant l’éventuelle cession du parti. Elles ont trouvé une parade plus acceptable, à savoir la longévité – plus de 8 ans – de Fodé Bangoura à la tête de l’ancienne formation politique au pouvoir. Longue période durant laquelle le congrès ne serait pas tenu. Un facteur d’autant plus aggravant qu’il est contraire aux dispositions du règlement intérieur, disent-elles. Mais le camp de Bangoura, lui non plus, n’entend pas se laisser faire. Ce qui fait que la protestation de ce samedi a viré à un affrontement entre camps antagoniques. « Dès qu’on n’est arrivées, brusquement, des jeunes drogués se sont mis à nous insulter et nous ont bloqué l’accès au siège. Nous leur avons demandé la raison d’une telle attitude à notre, quand on sait que tout le monde doit avoir accès au siège. Sans nous répondre, ils ont continué à nous empêcher d’accéder au siège, en utilisant notamment des armes blanches. D’ailleurs, il y a eu trois blessées parmi nous, celles-ci sont à l’hôpital », confie Mariama Diallo, porte-parole des femmes frondeuses.
Promettant de poursuivre la bataille jusqu’à faire aboutir leur revendication, elles estiment que cette crise est l’occasion de redynamiser ce parti qui n’existe plus que de nom. « Pourquoi Fodé Bangoura ne veut pas aller au congrès ? Pour quelles raisons ? Mais cette fois ci, quitte à mourir pour ce parti, nous irons jusqu’au bout, afin qu’il quitte la tête de ce parti », déclare la même porte-parole.
Au moment où notre équipe quittait les lieux, le siège du parti était fermé au moyen d’un cadenas.
Aminata Camara