Le paradoxe était saisissant. Pendant qu’à la mi-journée, ce samedi 23 septembre, les partisans du colonel Mamadi Doumbouya célébraient le retour de ce dernier, à l’aéroport de Conakry, à quelques mètres de là – au siège du RPG-arc-en-ciel, précisément – l’ancien parti au pouvoir faisait part de tous ses doutes quant au respect par le président de la Transition de son engagement de restituer le pouvoir aux civils. Les doutes du parti d’Alpha Condé ayant été particulièrement renforcés par le discours que le colonel Mamadi Doumbouya a livré le jeudi dernier à New York, à la tribune de la 78ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies.
C’est l’ancien député Mohamed Lamine Kamissoko qui a pris la parole pour commenter le discours du président de la Transition. « Tout le monde a suivi son intervention aux États-Unis. Il n’y a plus de doute, ils veulent conserver le pouvoir ».
Le colonel Doumbouya ayant laissé tomber le masque, Mohamed Lamine Kamissoko invite les Forces vives à en tirer toutes les conséquences : « les actes et la parole reviennent désormais aux forces vives. Puisque nous avons compris maintenant que tout ça là, c’était du maquillage. La vraie volonté du CNRD, c’est de confisquer le pouvoir ».
Revenant au discours du président à New York, l’ancien député du RPG estime que le message délivré à l’occasion n’est pas celui d’un putschiste. « Ce n’est pas un pouvoir de transition qui peut s’exprimer au nom du peuple de Guinée, les membres du CNRD ne sont pas des élus du peuple. C’est des gens qui sont venus au pouvoir par les armes et qui continuent à gouverner par les armes », souligne-t-il. L’honorable Kamissoko pense néanmoins que si le CNRD caresse le désir de « confisquer le pouvoir », c’est qu’il se berce d’une illusion. « Ils se trompent. Ils ne connaissent pas le peuple de Guinée », avertit-il.
Rappelons que le président de la Transition a regagné la capitale Conakry ce samedi. Le chef de la junte s’est offert un bain de foule de l’aéroport au palais Mohammed V avec la mise avec une forte mobilisation du personnel de l’administration publique.
N’Famoussa Siby