Une des questions qui tiendra en haleine le procès du 28 septembre jusqu’au bout, demeurera le rôle et la responsabilité d’Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba. En particulier, les avocats du camps Dadis sont à l’affut de la moindre évocation de son nom dans le récit notamment des parties civiles. C’est en substance ce qui s’est passé ce mardi 10 octobre, à l’occasion de la comparution de Mamadou Diouma Diallo, ancien garde du-corps du leader Cellou Dalein Dalein Diallo. En indiquant que c’est l’ancien aide de camp du capitaine Dadis, accompagné d’un groupe de militaires, gendarmes et policiers qui étaient venus chercher les leaders à la tribune du stade, il a suscité de vifs débats entre les parties.
« A notre arrivée au stade, les portes étaient déjà ouvertes et beaucoup de personnes étaient à l’intérieur (…) On était à la tribune avec les leaders. Par la suite, ils ont commencé à tirer du gaz lacrymogène, un groupe mixte de militaires, policiers et gendarmes est venu vers nous à la tribune, accompagné de commandant Toumba qui détenait un talkie-walkie. Le commandant Toumba a demandé qui sont ceux qui sont là. On a répondu que ce sont les leaders. Il a repris : ‘’Tous les leaders, suivez-moi’’. Mais comme nous on était dans la cabine de reportage, quand on a voulu passé, les militaires n’ont pas accepté. C’est ainsi que El hadj Cellou Dalein nous a dit : ‘’Sauvez-vous’’ », a rapporté la victime.
Et cela a suffi pour remettre le débat sur la responsabilité et l’implication de Toumba Diakité. D’une part, la victime dit que ce dernier accompagnait l’équipe mixte. D’autre part, visiblement sous yeux, des militaires ont refusé que des manifestants aient droit à la protection et au sauvetage.
Interrogé à propos de cette comparution, Me Lancinet Sylla, avocat de commandant Toumba, estime qu’elle n’apporte rien de nouveau. Parce qu’il reste constant que la victime n’a pas vu son client commettre une quelconque infraction. Aussi, le débat qui en résulté découlerait d’une obsession de faire porter à son client une responsabilité qu’il n’a pas. « Depuis un beau moment, aucune victime n’a parlé de commandant Toumba. Aujourd’hui, il a suffi que M. Mamadou Diouma Diallo évoque le nom de Toumba en disant qu’il était venu vers eux au moment qu’ils étaient avec les leaders pour demander à ces derniers de le suivre, cela a suffi pour que l’on sorte des vieux PV qui ont déjà été lus pour chercher à faire revenir Toumba au centre des débats », réagit l’avocat.
Or, selon lui, l’essentiel est que la partie civile « n’a pas vu commandant Toumba avec une arme et ne l’a pas vu commettre une quelconque infraction ce jour au stade du 28 septembre, en ce qui concerne les infractions pour lesquelles il est renvoyé devant le tribunal criminel. C’est ce qui est important, tout le reste c’est de la diversion » martèle l’avocat.
Aminata Camara