La perspective de l’organisation des élections par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation ne fait toujours l’unanimité au sein de la classe politique guinéenne. Parmi les acteurs majeurs, on en a qui trouve que le département que dirige Mory Condé n’est pas crédible pour organiser les échéances électorales devant mettre fin à la transition. Mamadou Baadiko Bah, le leader de l’Union forces démocratiques (UFD) est de ceux-là. Il l’a dit hier jeudi dans l’émission ‘’Mirador’’ chez nos confrères de FIM FM.
En soi, la CENI, telle qu’elle a fonctionné ces dernières années, n’inspire aucune confiance à Mamadou Baadiko Bah. « Il faut savoir qu’en 2020, cette CENI qui dépensait des centaines de milliards pour rien du tout, qui dilapidait et qui détournait, c’était une anomalie. Souvenez-vous que les résultats des dernières élections ont été faits avec des procès-verbaux au crayon. Avec cette CENI, on n’a jamais eu de vraies élections ici. Tout est fait en main levée à la présidence », rappelle-t-il en effet.
Pour autant, aux yeux du leader de l’UFD, le ministère de l’Administration n’a pas encore donné suffisamment de gage de confiance pour qu’on lui confie à lui seul la gestion de l’élection. « Nous avons dit qu’on peut tout ramener au niveau du Ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation pour éviter le double emploi des ressources, mais avec un organe de supervision au-dessus du ministère pour valider tout ce qui sera fait, un organe paritaire dans lequel les acteurs politiques et de la société civile seront représentés », propose-t-il.
De fait, la méfiance de Mamadou Baadiko Bah résulte des intentions peu avouables qu’il décèle déjà de la part des autorités. « L’intention c’est de fabriquer des résultats dans le cadre de la confiscation du pouvoir par la caste militaire. On n’est pas étonné, c’est dans leur logique », accuse-t-il.
Aliou Maci Diallo pour LeDjely.com
