3 avril 1984 – 3 avril 2024, il y a 40 ans que le Colonel Lansana Conté à la tête du Comité militaire de redressement national (CMRN), était porté au pouvoir. A l’occasion de cet anniversaire, notre rédaction est allée à Moussayah, son village natal, pour recueillir impressions et souvenirs. Et globalement, tout le monde est nostalgique de cette période où on jouissait de l’aura d’être de la même origine que le grand chef.
Né vers 1934 à Moussayah, dans la sous-préfecture de Tanènè, préfecture de Dubréka, le colonel Lansana Conté est porté président de la Guinée par le Comité militaire de redressement national (CMRN) à la suite du coup d’Etat militaire intervenu le 3 avril 1984. Soit dix jours après la disparition d’Ahmed Sékou Touré, père de l’indépendance guinéenne. L’une des mesures phares que prend tout de suite la junte sera la libération des détenus politiques du camp Boiro.
Seize ans après le décès et la chute du régime, le 23 décembre 2008, dans le village où naquit feu le général Conté, on se souvient de cette tranche de la vie. « Lorsqu’il a pris le pouvoir, il est venu à Moussaya. C’est chez son papa qu’on s’était réunis. Il était très sage et respectueux. Quand il a pris la parole, il a dit clairement que ce pouvoir ce n’est pas seulement pour nous, mais c’est pour toute la Guinée. Il a toujours été respectueux envers Sékou Touré » a expliqué El Hadj Naby Camara, neveu du défunt président.
Libéral et nationaliste, Lansana Conté privatise les entreprises publiques, réduit le nombre de fonctionnaires dote la Guinée d’une nouvelle constitution et ouvre la voie au multipartisme intégral.
Visiblement attaché à ses traditions paysannes, il laisse des souvenirs inoubliables à Moussayah, notamment de vastes palmeraies et d’autres plantations… « Nous n’avons pas de mines ici, mais il a fait des plantations de palmiers qui bénéficient à la localité aujourd’hui », s’amuse à souligner Ibrahima Yattara, habitant de Moussayah.
Sous son règne et en particulier vers la fin de celui-ci, la Guinée a été confrontée à plusieurs crises parfois meurtrières. Devenu général entre temps, l’’ancien président est resté imperméable à toutes influences.
Surtout, au milieu de l’année 2006, alors que le prix du riz et du carburant est au plus haut, le pays enregistre de nombreuses manifestations générales, parfois violemment réprimées. Tout ceci contribue à affaiblir le président guinéen et son pouvoir.
Souffrant de diabète et de leucémie, le général s’éteint donc le 23 décembre 2008.
L’annonce de son décès sera faite par feu Aboubacar Somparé, président de l’assemblée nationale d’alors.
Il sera inhumé le 26 décembre 2008 à Moussayah, dans son village natal, après des funérailles jugées “grandioses” avec la participation de plus de 30 000 de personnes.
N’Famoussa Siby