Il existe désormais en Guinée le Collectif des Anciens Membres du Gouvernement CNRD. L’annonce a été faite par l’ancien ministre de l’enseignement pré-universitaire Guillaume Hawing a travers sa page facebook. Sur les images, on distingue les membres de ce groupe composé de Yaya Sow (ancien ministre des Infrastructures), Alphonse Charles Wright (ancien ministre de la Justice), Aly Seydouba Soumah (ancien ministre de l’Énergie), Safiatou Diallo (ancienne ministre de l’Environnement), Abdourrahmane Sikhé Camara (ancien ministre Secrétaire général du gouvernement), Moussa Magassouba (Mines), Lansana Béa Diallo (Sports), entre autres.
Ce collectif entend organiser dans les jours à venir des séries de prières en faveur du président de la transition, le général Mamady Doumbouya, leur bienfaiteur. Cette série de prières va débuter vendredi à la Grande Mosquée Fayçal de Conakry.
Ce geste suscite des questionnements au sein de l’opinion. Quelle est la réelle motivation de ces anciens ministres ? Est-ce un simple acte de foi, ou faut-il y voir une volonté de consolider le pouvoir de la transition en ces temps d’incertitudes ? Et plus encore, comment cette démarche est-elle perçue par la population ?
Pour beaucoup, cette initiative est vue comme une marque de respect et de loyauté envers Mamadi Doumbouya, qui, en tant que chef de la transition, a su rallier des cadres issus de divers horizons pour piloter le pays vers un futur incertain.
Mamadou Saliou Barry, coordinateur national de la Maison des associations et ONG de Guinée (MAOG), apporte une perspective équilibrée sur cette initiative.
« L’initiative des anciens ministres de prier pour le président de la transition peut être vue positivement, dans la mesure où chacun a le droit, en vertu de sa liberté de conscience, de prier pour une personne qu’il estime. En l’occurrence, prier pour un ancien collaborateur, qui fut leur supérieur et leur a accordé sa confiance en les nommant ministres, est un acte personnel et spirituel légitime », dit-il.
Cependant, il met en garde contre une éventuelle récupération politique de cet acte spirituel. « Il est essentiel que ces prières soient orientées vers l’intérêt supérieur de la nation, en mettant l’accent sur la stabilité, la paix et le bien-être de tous les citoyens. Les prières doivent aller au-delà du symbolisme pour soutenir des décisions responsables et éclairées, en phase avec les aspirations du peuple. En résumé, bien que prier soit un droit, l’objectif doit être de favoriser des actions positives pour le bien commun et l’amélioration du pays », soutient-il.
Interrogé sur la mise en place de ce collectif, un acteur politique estime que cette démarche est «le comble de la démagogie », lance-t-il. C’est pourquoi, poursuit-il, « nous voulons que cette transition se termine maintenant, sinon les fonds de l’Etat seront lapidés par ces anciens ministres qui vont se lancer dans la campagne pour la candidature de Mamadi Doumbouya », indique notre interlocuteur au bout du fil.
Thierno Amadou Diallo