À l’instar des autres régions de la Guinée, la ville de Kindia a vibré au rythme de la 6e édition des festivités intitulées « 72 heures de Kania Soly », un événement culturel organisé par les fils et filles de la cité des agrumes à l’occasion de la fête de Tabaski.
Cette célébration met à l’honneur la danse traditionnelle « Soly », véritable symbole identitaire et historique de la région. Elle réunit chaque année les ressortissants de Kindia autour d’un idéal commun : la valorisation du patrimoine culturel local.
Durant trois jours, des spectacles vibrants ont animé la ville : danses traditionnelles, contes, musiques, expositions artisanales… La diversité culturelle et les talents locaux ont été magnifiquement mis en lumière. L’ambiance était électrique : tambours résonnants, chants, cris de joie, et une foule compacte vêtue du « Kendili », tenue traditionnelle de Kindia.
L’événement a également été rehaussé par la présence des autorités administratives, des hauts cadres natifs de Kindia, des membres de la diaspora venus de plusieurs pays, ainsi que du secrétaire général du ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat.
Dans une allocution prononcée en langue soussou – un geste fort en faveur de la valorisation des langues nationales – Elhadj Ibrahima Kobélé Kéita a réaffirmé l’engagement du ministère à promouvoir la danse Soly comme un pilier du patrimoine artistique guinéen. Il a lancé un appel à la paix et à la cohésion sociale à l’endroit de tous les enfants de Kindia, les « Kaniyadiyé ».
De son côté, la présidente de l’association organisatrice a livré un message poignant.
« Ce festival est bien plus qu’un simple événement culturel. C’est un acte d’amour, un cri de foi, une célébration de notre humanité commune. Cette 6e édition n’a pas été facile. Malgré les obstacles, les incompréhensions, les doutes, les critiques parfois injustes, nous sommes restés debout. Je tiens à saluer, avec force et tendresse, les membres de l’Association Kania Diyé et du Club Amical de Kindia. Permettez-moi de m’adresser à vous, fils et filles de Kindia, résidents comme membres de la diaspora : Kindia est notre racine. Acceptons-nous, malgré nos divergences. On ne construit pas en détruisant l’autre. On ne s’élève pas en rabaissant son frère ou sa sœur. Kindia mérite le meilleur de nous-mêmes. Ce festival en est la preuve vivante : unis, nous sommes capables de miracles », a-t-il déclaré.
Présent à Kindia pour l’occasion, l’international guinéen François Kamano n’a pas caché sa satisfaction.
« La danse Soly fait partie de la culture guinéenne et africaine en général. C’est un événement à encourager. C’est un sentiment de fierté de se retrouver parmi les siens à Kindia. Je suis vraiment content. Ce genre d’initiative permet de renforcer les liens entre les fils et filles de la région. Félicitations aux organisateurs, et vivement que cette belle tradition perdure », a-t-il affirmé.
La 6e édition de « Kania Soly » s’est clôturée en beauté par la visite de sites touristiques emblématiques de Kindia, notamment la Voile de la Mariée à Sèguèyah et les Eaux de Kilissi à Molota. Un concert géant à la Place des Martyrs a ensuite rassemblé la population autour de plusieurs vedettes de la musique guinéenne, dont Petit Ousté et Mousto Camara.
Aminata Camara