En cette journée internationale dédiée aux droits de la femme, il importe de relever que dans le débat sur la problématique se rapport aux conditions de la femme dans nos pays, celle du monde rural n’est pas toujours suffisamment représentée. Pourtant, de ce côté, à l’abri des caméras de télévision et des projecteurs des photographes, les défis peuvent être encore plus importants. Même s’ils ne sont pas souvent évidents. Et justement, la troisième édition du Women’s meeting Day, en ce qui la concerne, entend se saisir de deux de ces défis auxquels la femme rurale reste confrontée. Il s’agit de la prise de parole en public et du numérique. Deux préoccupations particulièrement pertinentes, à en croire une activiste des droits des femmes que nous avons pu interroger.
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Faisant allusion tout d’abord à la prise de la parole en public, Hadja Maimouna Yombouno, présidente de la Fondation Solidarité féminine reconnait que c’est un « défi réel ». Et elle sait plutôt de quoi elle parle. « Personnellement, au début, j’avais des problèmes de prise de parole en public. C’est au fur du temps et de l’exercice que j’ai fait que j’ai pu m’en sortir », rappelle-t-elle. Aussi, elle suggère qu’il « faut préparer la femme à prendre la parole en public. C’est un processus plutôt long, vu que dans nos sociétés, on n’a pas toujours l’habitude de permettre à la parole de s’exprimer. C’est un construit socioculturel qu’il faut déconstruire ».
Avec l’invasion de la vie par le numérique, la présidente de la Fondation Solidarité féminine est également d’accord que les femmes en milieu rural sont particulièrement désarmées. « A ce niveau le constat est alarmant. Beaucoup de femmes en milieu rural ne maîtrisent pas l’outil informatique. Surtout que pour les y initier, il faut beaucoup de moyens. J’ai personnellement formé 150 femmes avec mes moyens propres et l’accompagnement d’une société de téléphonie mobile de la place », explique-t-elle.
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Justement, en septembre prochain, la troisième édition du Women’s meeting Day entend placer ces défis au cœur de ses préoccupations. Autour du thème, « valorisation de nos produits locaux, l’entrepreneuriat féminin’’, il sera question, selon Fatoumata Binta Diallo, la structure organisatrice, de permettre à une centaine de femmes de bénéficier de formation en prise de parole en public et dans l’utilisation du digital. « La particularité de cette année, ce sera de mettre en valeur la culture guinéenne, mettre en valeur les femmes de chez nous dans chaque secteur d’activité ( agriculture , restauration, peinture) non seulement ici à Conakry et à l’intérieur du pays », promet la présidente de Fabidia Event & Com. Qui ajoute qu’en ce qui concerne la session qui sera dédiée à la prise de parole en public, « on va dédier un espace à ces femmes qui vont parler chacune dans sa langue de son quotidien, de ce qu’elle vit »
Balla Yombouno