Le 26 juin de chaque année, l’humanité célèbre la journée internationale de soutien aux victimes de torture. En Guinée, Dr Zalikatou Diallo a saisi l’occasion pour inviter les différents acteurs concernés à œuvrer pour la mise en place « d’un mécanisme national de prévention de la torture ».
Selon la ministre de l’Unité nationale et de la Citoyenneté, cette démarche vise à soutenir de milliers de personnes victimes de torture, ou qui l’ont été. « La torture est un crime en vertu du droit international et fait l’objet d’une interdiction absolue qui ne peut être justifiée en aucune circonstance. Cette interdiction s’applique à tous les membres de la communauté internationale et constitue un crime contre l’humanité lorsqu’elle est généralisée », a-t-elle rappelé.
L’ancienne députée du parlement panafricain révèle que cet acte « isolé », lorsqu’il est exercé sur un individu, peut être transmis à des générations et conduire à des cycles de violence. « La protection des frontières et la sécurité nationale sont des moyens utilisés pour justifier la torture et d’autres formes de traitements cruels, inhumains ou dégradants », a ajouté la ministre.
Sauf que la pratique persiste toujours dans le monde, notamment en Guinée. Ce, malgré l’érection de la torture en infraction pénale dans l’actuel Code pénal conformément aux recommandations de l’Examen périodique universel (EPU), a-t-elle poursuivi. « La recherche d’aveux et de renseignements pousse dans certains cas les forces de sécurité à recourir à la torture et à des mauvais traitements contre des personnes suspectées », a admis l’ancienne vice-présidente de l’Assemblée nationale. Au-delà, d’autres pratiques comme la vindicte populaire continuent en Guinée, a-t-elle déploré.
Pour y remédier, elle a préconisé la mise en place d’un mécanisme national de prévention de la torture. « Ce mécanisme sera de nature à créer une pression vertueuse qui contribuera à la protection des individus contre toute forme de torture », a justifié Dr Zalikatou Diallo.
A noter que c’est par la résolution 52/149 adoptée le 12 décembre 1997 que l’Assemblée générale des Nations-Unies a proclamé le 26 juin Journée internationale des Nations-Unies pour le soutien aux victimes de la torture. Ce, pour s’assurer de l’application effective de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants que la Guinée a ratifié depuis 1989.
Hawa Bah