Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Bachir Diallo, est accusé d’avoir administré une gifle à un capitaine de police. Les faits se seraient déroulés hier jeudi 12 mai 2022, aux environs de 14 heures, dans les locaux du ministère à Coléah. Depuis sa révélation, cette affaire suscite beaucoup de commentaires, mais aussi des interrogations.
Un supérieur hiérarchique a-t-il le droit de porter main sur un subordonné ? C’est la question que Ledjely.com a posée à un juriste. Souhaitant s’exprimer sous couvert de l’anonymat, notre interlocuteur a indiqué que geste du ministre de la sécurité n’est ni normal ni légal. « Dans un État de droit, il y a des droits et libertés fondamentaux qui sont consacrés par la Constitution et maintenant par la Charte de la transition. Il y a ce qu’on appelle le droit à l’intégrité physique. Personne n’a le droit de porter main sur votre corps », a-t-il expliqué.
À la place de cette gifle, le juriste estime que le ministre Bachir Diallo aurait pu prendre des sanctions. Chose que la loi lui permet. « Dans l’administration, il y a une fourchette de sanctions qu’un ministre ou un supérieur hiérarchique peut prendre contre un subordonné. Il y a l’avertissement ou de manière graduelle, ça peut aller jusqu’au licenciement ou même une radiation. Mais porter la main sur un subordonné est illégal et peut faire l’objet d’une procédure pénale », a précisé le juriste.
En outre, il a fait remarquer que l’officier de police peut poursuivre le ministre pour coups et blessures. « Parce que c’est un coup que le ministre a administré à son subordonné », a-t-il conclu.
Aliou Nasterlin