Accompagné du médiateur de la CEDEAO et des facilitatrices, le premier ministre a lancé dans l’après-midi de ce jeudi 24 novembre 2022, les travaux du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen. La cérémonie qui s’est déroulée dans un complexe hôtelier de la place a connu la mobilisation des membres du gouvernement et des diplomates accrédités en Guinée.
Intervenant au titre des facilitatrices, Dr. Makalé Traoré a décrit le processus qui part de ce jeudi et qui devrait se clôturer le 15 décembre prochain. « Ils vont commencer par les travaux de groupes thématiques, se poursuivre en plénière, puis suivra la validation en plénière pour une mise en œuvre dans le cadre d’un suivi-évaluation dont les contours seront décidés ensemble », a-t-elle fait savoir.
Daniel Kolié, membre de la coalition CPR, pour sa part, a dit ses attentes vis-à-vis du dialogue qui commence. « Nous attendons comme résultat après ce cadre de dialogue, un chronogramme qui nous définit dans le temps les actions à mener pour le retour rapide à l’ordre constitutionnel ».
Le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, de son côté, a axé son discours autour des dix étapes du chronogramme de la Transition. Par ailleurs, Mory Condé s’est particulièrement appesanti sur l’interdiction des manifestations en vigueur depuis le 13 mai 2022 et qui devrait courir jusqu’aux premières campagnes électorales. « Je précise ici que les manifestations n’ont jamais été interdites en Guinée. Le communiqué du CNRD a plutôt demandé aux acteurs politiques, aux acteurs sociaux de consigner leur manifestation aux sièges de leurs formations », dit-il en substance.
« Le dialogue ne consiste pas seulement à se parler. Il ne se résume pas seulement à un échange de langage. Il s’agit de partager la vision de la gouvernance de notre cité commune », a pour sa part, indiqué le médiateur de la CEDEAO, l’ancien président du Bénin, Thomas Boni Yayi.
Enfin, le premier ministre met les acteurs réunis autour de ce dialogue face à leurs responsabilités. « Ce chantier national que nous débutons, nous en sommes les maîtres d’œuvres et la nation guinéenne, le maître d’ouvrage. L’édifice qui sortira de ce chantier sera la société que nous voulons mettre en place pour notre génération et surtout pour les générations à venir. Aussi, chacun de nous subira la sanction du maître d’ouvrage si l’édifice est retardé pour des considérations ethniques, ou s’il est fissuré par l’adoption des projets à l’encontre des valeurs démocratiques, germes de la division que notre peuple ne souhaite plus revivre », leur lance Bernard Goumou.
Fodé Soumah