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Tunisie : depuis Sfax, des Guinéens appellent les autorités de Conakry à l’aide

Pour les migrants sub-sahariens, la Tunisie n’était déjà pas l’eldorado espéré. Mais depuis les propos racistes du président Kaïs Saïed, le mardi 21 février, pour eux, le pays était devenu l’enfer. Traqués comme des bêtes, ils se font agresser à chaque apparition. Conséquence, tous sont terrés à la maison, de peur de se faire lyncher. Dans un tel contexte, chaque communauté se tourne vers son pays d’origine. Justement, depuis Sfax, la deuxième capitale du pays, des ressortissants guinéens ont joint notre rédaction pour appeler les autorités à venir à leur aide.

« Personnellement, mon patron m’a dit de rester à la maison. Et j’ai une amie qui m’a conseillé de ne pas sortir, de rester avec la maison », explique au téléphone, Thomas Lamah, désemparé. De fait, poursuit-il : « Les Tunisiens agressent les noirs dans leurs maisons et prennent tout ce que vous avez ». La peur au ventre, les Africains au sud du Sahara ont depuis quelques jours, la prudence et la vigilance chevillées au corps.

D’ailleurs, pas plus tard que le samedi dernier, Thomas et des camarades à lui se sont fait agresser. « On était assis au salon, en train de suivre un match. On a entendu des pierres qui tombaient dans la cour et sur le toit. On est sorti et on s’est opposé durant des heures. L’affrontement a duré de 18 heures à minuit. Nos agresseurs ont continué à nous attaquer malgré l’intervention pour un premier temps de la garde nationale et de la brigade spéciale », explique le jeune qui alterne études et boulot. S’il se félicite du fait que personne n’a a été blessé dans son camp, il souligne tout de même qu’il leur a fallu faire appel à d’autres amis pour venir les épauler. Quant au profil de ceux qui s’en sont pris à lui et à ses amis, ils seraient âgés de 10 à 14 ans tout au plus.

Pourtant, Thomas et ses amis n’étaient déjà pas gâtés tant que ça. Vivant à 10 dans un appartement de 4 pièces et deux douches, ils versent 650 dinars au titre du loyer mensuel, soit environ 1 800 000 GNF. Pire, récemment, le bailleur estimant que Thomas et ses colocataires étaient trop nombreux pour l’appartement leur a intimé de libérer celui-ci. Quant à la police tunisienne, elle se donne manifestement pour mission de rendre la vie impossible aux « nègres ». « Si la police te demande ton passeport et que tu le présentes, certains n’hésitent pas à le déchirer sous tes yeux. Et une fois que tu es déclaré n’ayant pas un passeport, on te conduit en prison où tu passeras de deux à trois jours », rajoute Thomas.

« Nous demandons de l’aide à notre pays », crie en écho Laho Sy, lui aussi vivant à Sfax. Lui aussi a essuyé trois agressions la nuit dernière, bien qu’étant « en règle », tient-il à souligner. « Cette nuit, nous avons été agressés par les arabes à trois reprises dans notre maison. Nous avons appelé la police. Pour la première fois, ils sont venus, mais pas les deux autres fois. Nos agresseurs ont cassé la porte, blessé une personne et emporté un téléphone », se plaint-il.

Fodé Soumah

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