Parmi les missions essentielles de la transition, il y a la rédaction d’une nouvelle constitution qui sera soumise au vote pour adoption. Cette constitution, pour répondre aux attentes des populations guinéennes ne devrait pas concentrer tous les pouvoirs entre les mains du président de la République. C’est ce qu’a préconisé ce jeudi 23 mars 2023, Alhousseine Makanéra Kake. Invité chez nos confrères de la Radio espace dans l’émission ‘’les Grandes Gueules’’, ce professeur de droit constitutionnel a fait remarquer tout d’abord que malgré la beauté des textes constitutionnels, ‘’aucune constitution n’a été appliquée en Guinée’’.
Selon l’ancien commissaire à la CENI, la première constitution de la Guinée était de type libéral. Un modèle américain malheureusement qui n’a pas été appliqué sous le régime Sékou Touré, de même que sous le régime Lansana Conté et Alpha Condé. Ce dernier est d’ailleurs aux yeux de Alhousseine Makanéra, ‘’Celui qui a été le plus négatif avec les textes ».
Mais à ses yeux, la Guinée est confrontée à des problèmes constitutionnels, pare que dans « toutes nos constitutions, on choisit un homme à la place des institutions ». En cela, l’exemple demeure la constitution obtenue au forceps en 2020 qui est, selon lui, « une constitution monarchique ». Parce que, ajoute-t-il, « sur les 9 membres de la cour constitutionnelle, le président nommait 8 ».
C’est pour donc éviter à la Guinée de refaire les mêmes erreurs du passé que ce professeur de Droit constitutionnel, invite le Conseil national de la Transition (CNT), à laisser à la Guinée au terme de la transition avec une constitution dans laquelle le pouvoir du président est ‘’faible’’. S’il faut même réduire considérablement le pouvoir du président. Ce qui va aussi se traduire par la réduction de son pouvoir de nomination et son pouvoir financier.
N’Famoussa Siby