Au sein de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), on s’évertue à relativiser l’impact du départ récent de 7 partis politiques qui viennent de constituer une nouvelle coalition politiques. Diabaty Doré, le leader du RPR qui en demeure membre, assimile cette démission collective à un mouvement ordinaire dans un combat politique. Cependant, cela ne devrait nullement entamer la détermination de l’alliance que président Cellou Dalein Diallo, dans la bataille qu’elle mène pour l’avènement de la démocratie et de l’Etat de droit en Guinée.
Dans un premier temps, Diabaty Doré se veut fair-play. « Nous étions ensemble depuis longtemps pour défendre des valeurs politiques du pays, aujourd’hui s’ils ont décidé d‘emprunter d’autre chemin, nous ne pouvons que leur souhaiter bonne chance », ainsi réagit-il à la démission, annoncée le vendredi dernier, de 7 formations politiques. Pour autant, assure-t-il, cela n’affectera ni l’existence de l’ANAD, ni le combat que celle-ci mène : « Nous allons continuer à nous battre. Nous sommes convaincus que nous allons obtenir la victoire, parce que nous luttons pour l’instauration de la démocratie et l’Etat de droit dans notre pays. C’est ce combat que nous menons plus d’une dizaine d’années ».
Revenant à ceux qui sont partis, il finit par les tancer de manière voilée. « Il y en a qui pensent que pour avoir de l’argent, il faut se rapprocher de la politique ; et il y en a d’autres qui sont là pour défendre les valeurs de la république », lance-t-il, faussement neutre.
Au sujet du dialogue que les démissionnaires promettent de rejoindre, Diabaty Doré tient à relever que l’ANAD, elle non plus, ne dit pas non au dialogue. « Quand ils disent qu’ils veulent partir au dialogue, mais personne n’est contre le dialogue (…) Nous avons même été les premiers à réclamer le dialogue depuis le 5 septembre 2021, car nous savons tous qu’aucune transition n’a réussi sans le dialogue, sans le consensus. Personne ne peut dire que les Forces vives ont refusé de venir au tour de la table ». Cependant, le dialogue auquel les Forces vives et l’ANAD sont disposés à participer est assorti d’un certain nombre de conditions, rappelle-t-il. « Il faut y mettre la forme. On ne peut pas accepter de se retrouver avec les mouvements de soutien du CNRD qui se font appeler partis politiques. Jamais ! Nous avons toujours demandé un dialogue franc et sincère et nous sommes sur la même ligne », précise-t-il.
Il est à préciser que les démissionnaires ont déjà mis sur pied une nouvelle coalition appelée Alliance pour la république (APR). Disant vouloir rompre avec la « contestation éternelle », ils souhaitent ouvertement rejoindre le cadre de dialogue mis en place par les autorités.
Aminata Camara
