Lui aussi en exil, le président du parti Guinée pour le Développement et l’Équilibre (GDE), n’a pas aimé le discours que le colonel Mamadi Doumbouya a livré la semaine dernière, aux Etats-Unis, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. En particulier, Aboubacar Soumah trouve que le président de la Transition n’a pas été cohérent, en affirmant qu’il n’est ni pro, ni anti aucune puissance étrangère. Parce qu’aux yeux de l’ancien député, le colonel Doumbouya roule pour et le compte de la France. Le pays de Macron qui, en retour, renverrait l’ascenseur au chef de la junte guinéenne.
Même s’il admet que la participation du colonel Mamadi Doumbouya à l’Assemblée générale des Nations unies est tout à fait normal, Aboubacar Soumah estime que le discours que le président du CNRD y a tenu dévoile « de façon claire et limpide sa volonté réelle ».
Par contre, le leader de GDE pense que le président de la Transition a voulu brouiller les pistes à propos de sa proximité avec la France. Il aurait mieux fait d’assumer cette position, selon le responsable politique. « Qu’on veuille me faire croire qu’on est pour et contre personne, ça me paraît hypocrite. Lors de nos réunions avec le G5, l’ambassadeur français était presque devenue l’avocat du CNRD. Trois jours après la prise du pouvoir, le représentant militaire français qui est à Dakar a fait un déplacement spécial sur Conakry. Lui et le colonel Doumbouya ont pris l’hélico pour faire le tour de Conakry », accuse-t-il.
L’autre accusation que ce leader a porté sur le CNRD, c’est en rapport à la forte mobilisation enregistrée pour l’accueil du président de la transition. Selon lui, c’est parce que chaque commune de Conakry a reçu 80 millions à travers les mairies pour la mobilisation. « C’est le gouvernement qui le leur a donné. Et la plus grande commune d’ailleurs je crois a eu plus. C’est-à-dire Matoto. Les femmes du marché étaient obligées de répondre, sinon elles risquaient de perdre leurs places dans ces marchés », a-t-il précisé.
Aliou Nasta