L’an dernier, il y était allé avec une certaine nuance. Mais cette fois, le directeur général de la Société de gestion de l’aéroport de Conakry a clairement indiqué que le fameux projet de construction d’un aéroport à Maférinyah, dans la préfecture de Forécariah, n’a jamais existé. C’est un « faux projet », a révelé Namory Condé ce vendredi, à la faveur d’un déjeuner de presse organisé dans un complexe hôtelier à Conakry.
C’est à croire que le Directeur général de la SOGEAC a voulu se libérer d’un fardeau. Qu’il ne voulait pas être associé, par son silence à l’entretien de la légende. « Personne n’est venu me voir pour ce projet. Il n’y a pas de projet de construction de l’aéroport de Maferinyah. A un moment donné, les autorités en avaient parlé mais elles ne sont pas allées au bout… », a-t-il indiqué.
Namory Camara est même allé plus loin. « Le projet de l’aéroport de Maferinyah est un faux débat. La question de Maferinyah, pour moi, n’a pas de pertinence. Pourquoi ? parce qu’il n’y a pas d’étude. Ce n’était pas un projet adossé sur des études préalables de faisabilité. Il est vrai qu’il y a dix ans, on disait qu’on va aller à Maferinyah, si tout avait été fait, ça aurait aujourd’hui une pertinence »
Pour autant, comme il l’a fait l’an dernier, Namory Condé n’exclut pas tout à fait que Maférinyah puisse abriter un futur aéroport du pays. Mais au-delà d’un aéroport, c’est d’une ville aéroportuaire dont il devrait être question. C’est en tout cas ce que le directeur général préconise. « Là où y a pertinence à mon avis, c’est que le ministre des transports en a parlé suffisamment aussi. Donc, il ne faut pas abandonner ce projet. Il faut créer une ville aéroportuaire à Maferinyah avec tout l’écosystème en sécurisant Maferinyah pour ne pas qu’on connaisse les mêmes erreurs avec l’occupation anarchique. Donc, il faut sécuriser Maferinyah maintenant et travailler sur cette ville en construisant des usines, des universités, des autoroutes, etc. Et dans 25 ans lorsqu’on sera saturé ici, naturellement, on déplace l’aéroport de l’autre côté. Et c’est dans ce sens que le gouvernement devrait aller », recommande-t-il.
Fodé Soumah