Le ministère de la Justice et des Droits de l’homme, à travers la cellule de communication du procès des massacres du 28 septembre 2009, a lancé ce jeudi 14 décembre, un atelier de formation axé sur les techniques de couverture d’un procès sensible. Un atelier qui s’inscrit dans le cadre du renforcement des compétences professionnelles de 80 confrères issus des médias publics et privés répartis en deux groupes.
L’envergure et la particularité du procès du 28 septembre rendent nécessaires, à en croire le président de la cellule de communication, que les journalistes qui le couvrent soient le plus possible préparés. « Le procès des évènements du 28 septembre est pour nous l’un des plus grands chantiers de la refondation prônée par le colonel Mamadi Doumbouya. N’oubliez pas que ce procès intervient après 13 ans de tribulation, 13 ans de souffrances des victimes, 13 ans d’hésitation sur fond de souffrance des populations. Tout s’est passé comme si pendant 13 ans, pour les victimes et pour les défenseurs des droits de l’homme, le pays s’était arrêté. Donc, le président de la transition a vu juste en mettant l’accent sur la nécessité d’organiser ce procès sur fond de transparence dans la lutte contre l’impunité. Pour nous, un tel projet ne pouvait pas se passer sans un apport incommensurable des médias, parce que les médias ont pour rôle primordial de faire respecter les droits des populations à l’information. C‘est pour cette raison que nous avons pensé qu’il était important de renforcer les compétences professionnelles des journalistes pour faire en sorte pour qu’ils puissent collecter, traiter et diffuser l’information tout en respectant les principes et règles qui régissent l’éthique et la déontologie du métier. Parce que c’est procès est un procès sensible. Il s’inscrit dans la dynamique de la réconciliation des fils et filles de la Guinée et les médias doivent concourir à cette volonté politique », a soutenu Abdoulaye Djibril Diallo.
La secrétaire générale du ministère de la Justice, pour sa part, a mis l’accent sur la responsabilité des journalises et la prise en compte par eux des notions d’éthique et de déontologie dans la couverture d’un tel procès. « La limitation universelle à la liberté de couverture médiatique obéit au principe selon lequel la presse respecte la vie privée et l’intimité de l’être humain. Cependant, si le comportement en privé d’une personne affecte les intérêts publics, il peut être évoqué dans la presse. Ce faisant, il convient de vérifier si les droits de la personnalité de tiers non concernés ne sont pas affectés par la publication ou la retransmission en directe », a précisément souligné Hadja Marie Irène Hadjimalis
Abdoul Lory Sylla, journaliste dédié à la couverture du procès, estime quant à lui, les techniques apprises à l’occasion de cette formation, lui seront d’une utilité pratique. « A chaque fois que je verrai (désormais) une information qui n’est pas vraie, je peux utiliser ces techniques apprises aujourd’hui afin de rétablir la vérité et aider la population et les citoyens à mieux comprendre ce qui se passe. Donc, je pense que c’est un palier de plus dans mon métier de journaliste, dans la mesure où ce n’est pas que le procès des événements du 28 septembre que je suis appelé à couvrir », a-t-il indiqué.
La formation qui durera six jours dont trois par groupe, portera sur des modules divers notamment le Fact-checking, les techniques de couverture d’un procès sensible et le journaliste à l’usage des concepts juridiques.
Aminta Camara