Les conseillers nationaux ont passé au scanner et adopté trois Accords ce vendredi 15 décembre 2023 à l’hémicycle, sis au palais du peuple de Conakry.
Il s’agit de l’Accord-cadre entre la Guinée et la Banque islamique de développement (BID), relatif au financement du Programme régional de soutien au renforcement des entreprises féminines dans la chaîne de valeur du riz en Afrique de l’Ouest (EWASME) en Guinée. Un accord signé le 12 mai 2023, pour un montant de douze millions deux-cent-cinquante mille dollars américains (12 250 000 USD). Il y avait aussi l’Accord de prêt entre la Guinée et la même BID (en sa qualité propre et en qualité d’administrateur du Fonds de solidarité islamique pour le développement) dans le cadre du financement du Programme régional de cartographie de la fertilité des sols (PRCFS) de l’Afrique de l’Ouest en Guinée. Lui aussi signé le 12 mai 2023, pour un montant d’un million de dollars américains (1 000 000 USD). Enfin, il y avait l’Accord de coopération entre les Gouvernements Guinéens et Burkinabé en matière de Protection civile.
S’agissant du premier Accord-cadre, le projet sera mis en œuvre dans les préfectures de Boké, Boffa et Coyah pour la zone côtière, Dinguiraye et Siguiri en Haute Guinée. Ces emplacements sont sélectionnés à cause du potentiel rizicole, la forte consommation de riz et la présence des débouchés (sociétés minières) dans lesdites zones d’une part, et en tenant compte des interventions antérieures de la BID, d’autre part.
Le programme EWASME comporte six (6) composantes principales, axées essentiellement sur le soutien à divers types d’entreprises ‘’très petites’’, ‘’petites’’ et ‘’moyennes’’ détenues/dirigées par des femmes, et engagées dans la valorisation du riz. On y retrouve notamment les composantes ‘’Appui au développement des capacités’’ dont l’objectif est d’améliorer la productivité et les compétences commerciales des petites et moyennes entreprises, dans le but d’augmenter leurs bénéfices, ainsi que d’améliorer les relations commerciales et l’engagement dans de plus grandes chaînes d’approvisionnement. Cela comprend une formation ciblée, un encadrement, un mentorat, des visites d’échanges, une incubation à court terme dans des entreprises agroalimentaires matures et une formation à la préparation de plans d’affaires solides.
Quant au deuxième Accord-cadre, le programme a pour objectifs de :
- Cartographier les sols dans les principales zones agricoles ciblées ;
- Elaborer des recommandations de gestion des engrais et de la fertilité des sols pour les agriculteurs, l’industrie des engrais et les autres parties prenantes ;
- Renforcer la capacité des institutions agricoles nationales à effectuer un diagnostic solide de la fertilité des sols et des recommandations sur les engrais ;
- Sensibiliser les parties prenantes, en particulier l’industrie des engrais et les associations d’agriculteurs, sur l’importance d’accroître l’accès et l’utilisation des engrais appropriés, et des bonnes pratiques agronomiques associées.
La durée du remboursement du prêt est de 25 ans, dont 7 ans de période de grâce ; le remboursement se fera en 36 versements semestriels consécutifs
A la lumière des réponses fournies par les cadres du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, les recommandations suivantes ont été formulées par les conseillers :
- Accroître la production des composts à partir des déchets pour améliorer la fertilité des sols de manière durable et augmenter les rendements avec à la clé des produits de bonne qualité ;
- Renforcer les capacités techniques et humaines du Service National des Sols (SENASOL) ;
- Impliquer les compétences nationales (ingénieurs agronomes, pédologues, conseillers agricoles, cartographes, …) dans toutes les phases d’exécution du projet ;
- Mettre en place un système robuste de suivi et d’évaluation pour surveiller l’effectivité des activités, ajuster les stratégies si nécessaires et garantir l’atteinte des objectifs fixés ;
- Respecter le délai d’exécution du projet ;
- Respecter le contenu local dans l’exécution du projet, en faisant participer le secteur privé guinéen ;
- Payer à temps la contrepartie de l’Etat guinéen.
Le troisième Accord-cadre quant à lui, s’inscrit dans le cadre du raffermissement des liens d’amitié, de fraternité et d’assistance mutuelle entre la Guinée et le Burkina Faso via sur la protection civile, sujet et enjeu d’importance capitale pour les deux pays.
Selon la commission des Affaires étrangères, des Guinéens de l’étranger et de la Coopération internationale, la « Protection civile est le parent pauvre du ministère de la sécurité auquel elle est rattachée en Guinée. Faute de moyens, elle se révèle incapable de faire face aux nombreux risques et catastrophes naturelles qui causent des drames et tragédies de façon récurrente dans notre pays notamment en saison pluvieuse », a dit la rapporteuse.
Cette convention signée entre la République de Guinée et la République du Burkina Faso se veut donc une modalité juridique de résolution des problèmes guinéens. Car, selon la commission « l’expertise et l’expérience du Burkina Faso dans le domaine de la Protection civile seront mises à profit ».
Les conseillers nationaux ont formulé les recommandations suivantes :
- L’amélioration du statut et des conditions de travail des agents de la Protection civile ;
- Le recrutement et la formation des agents de la protection civile dans toutes les communes (urbaines et rurales) du pays ;
- La construction et l’équipement de casernes modernes de la protection civile dans toutes les préfectures du pays ;
- La sensibilisation des populations sur le rôle de la protection civile ;
- L’identification et l’adressage des rues et carrefours des différentes villes du pays ;
- L’obligation de prévoir des plans d’évacuation dans la construction des édifices publics et privés et des extincteurs dans les habitations ;
- L’apprentissage du secourisme volontaire dans les écoles ;
Après les débats, les trois accords-cadres ont été adoptés à l’unanimité des conseillers présents à l’hémicycle (54/81).
N’Famoussa Siby