« Le pays va mal, très mal », c’est ce que disait il y a quelques jours, Abdourahmane Sano. Ce jeudi 25 janvier, en marge d’une rencontre qu’elle convoquée à la Bourse du travail autour de la détention de Sékou Jamal Pendessa, la CNTG, à son tour, trouve que la « situation est grave ». Elle l’est au point qu’elle rappelle étrangement, à en croire la CNTG, les « tristes événements de janvier-février 2007 ». Parce que 27 ans après ces grandes convulsions sociopolitiques qui avaient secoué tout le pays, la « Guinée plonge à nouveau dans la spirale de la violation des Droits des travailleurs /ses dont le seul crime est de réclamer des Gouvernants de notre pays, le respect de leurs engagements proclamés dans le Préambule de la Charte de la Transition du 5 septembre 2021 ». Cette spirale touchant tout particulièrement les libertés de la presse et d’expression, culmine avec l’arrestation et l’incarcération, depuis maintenant une semaine, de Sékou Jamal Pendessa, le leader du SPPG. Mais la centrale à laquelle est affilié son syndicat n’entend pas se résoudre à la laisser croupir en prison
La détention de Sékou Jamal Pendessa est d’autant plus inacceptable pour la CNTG qu’il n’est coupable d’aucune infraction. Tout au contraire, aux yeux de la centrale syndicale, lui et ses camarades de lutte « payent le prix de leur amour pour notre cher pays, le prix de leur détermination à défendre la justice et l’égalité pour tous les Guinéens et non celle des forts contre les faibles. Leur ‘’crime’’, est aussi celui d’avoir osé brandir les aspirations de tout un Peuple à la liberté d’expression et au Droit à l’information publique consacrées par la Loi L002 portant Droit d’accès à l’information publique en vigueur. L’usage de l’internet est aujourd’hui, un moyen de communication ordinaire et un outil de travail pour toutes les Administrations publique, mixte et privée ».
Outre les nombreux droits et libertés qu’ils piétinent, les restrictions d’internet, le brouillage des fréquences des médias ou encore le décrochage des principales télévisions des bouquets, ont « amplifié le chômage de milliers de personnes, notamment des jeunes à travers les mesures de mise en chômage technique pratiquée dans plusieurs entreprises », a indiqué Sophie Danielle Kourouma, de la CNTG.
Autant de raisons qui poussent la CNTG à prédire que « l’heure est grave pour notre pays qui s’achemine inexorablement vers une crise sociale aux conséquences imprévisibles ».
Et c’est pour éviter une si sombre perspective que la CNTG qui condamne toutes les « mesures administratives et judiciaires prises pour priver le Camarade Jamal PENDESSA de ses Droits fondamentaux », lance un appel pour une « mobilisation générale en vue d’exiger la libération sans condition du Secrétaire Général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée ».
Plus concrètement, la CNTG invite tous les élus syndicaux à une « réunion le mardi 30 janvier 2024 pour une action de soutien et de solidarité forte à l’endroit du SPPG et de son Secrétaire Général ».
Aliou Maci Diallo