Huit jours après la dissolution du gouvernement Goumou, le général Mamadi Doumbouya a nommé un nouveau premier ministre. Désormais, c’est le président de l’UDRG qui est le patron du palais de la colombe. Dans la capitale de la savane, le choix du fondateur de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) est jugé judicieux et salué par nombre d’acteurs sociaux et politiques approchés par le correspondant du Djely dans la région.
Son nom revenait de manière récurrente ces derniers jours au nombre des premiers-ministrables. Finalement, cela s’est concrétisé pour Amadou Oury Bah le 27 février 2024. Bah Oury aura la tâche de conduire le dialogue social et plus largement d’aider au retour à l’ordre constitutionnel. A Kankan, la maturité et le niveau intellectuel de l’homme ne font l’objet d’aucun doute selon Ibrahim Kalil Kouyaté, acteur social : « Je pense que ça été un bon choix, parce qu’il faut avouer que par rapport à tout ce qui se passe actuellement au pays, cette conjoncture que nous vivons depuis un certain temps, il fallait un homme politique d’une certaine maturité pour diriger le gouvernement. Bah Oury, je ne le connais pas personnellement, mais j’ai l’impression qu’il a cette maturité, ce recul dans la vie politique pour comprendre les enjeux qui caractérisent actuellement la société guinéenne et pouvoir prendre des bonnes décisions ».
Au rond-point Missira, nous croisons le secrétaire fédéral du Bloc libéral. Lanciné Condé est aussi satisfait de la nomination de Bah Oury comme premier ministre : « Cette nomination est un fait salutaire. C’est un sentiment de joie et de satisfaction qui nous anime puisque nous l’avons souhaité, nous acteurs politiques, depuis l’avènement du CNRD au pouvoir, qu’il y ait un premier ministre politique. Vu la sagesse qu’incarne Bah Oury, c’est un ouf de soulagement. C’est peut-être une façon de rectifier la transition et la politique du CNRD. La nomination d’un politique comme premier ministre va nous aider à accélérer la transition mais aussi unir les couches sociales et les acteurs politiques. Cette unité en particulier est importante, car cela va nous aider à décrisper la situation et surmonter toutes les crises que nous traversons en ce moment. Avec le gouvernement Goumou, il y a eu des crises sans précédent ».
Le secrétaire fédéral de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Antoine Dogbo Guilavogui, apprécie cette nomination même s’il en a été surpris : « J’ai plutôt une vision qui me permet de dire que j’apprécie. C’est son comportement qui montrera s’il le mérite ou non. Si le président a pensé prendre Bah Oury, c’est une joie pour moi. Le reste, c’est avec le temps que l’on va apprécier. Si on m’avait demandé intérieurement, j’aurais préféré un Gassama qui n’a jamais eu froid aux yeux pour dire la vérité à Alpha Condé, bien qu’il n’était pas écouté. Mais encore, maintenant que le choix tombé sur Bah Oury, j’accueille cela avec joie ».
A peine nommé, Amadou Oury Bah a prêté serment devant le président de la transition. Des défis, il en a sur sa route. Même si les choses se sont quelque peu amoindries avec la levée de la grève générale et illimitée, annoncée hier par les syndicalistes après la libération de notre confrère, Sékou Jamal Pendessa.
Michel Yaradouno, Kankan pour ledjely.com