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Prostatite : plongée au cœur d’une souffrance silencieuse

Les médecins l’appellent prostatite, mais dans la compréhension générale, elle symbolise l’absence ou la faible rétention de l’urine. La prostatite est une inflammation de la prostate, une glande située dans le pelvis, plus précisément entre la vessie et l’ampoule rectale. Pour comprendre ses manifestations, un reporter du Djely a fait une plongée dans le quotidien de Samba Fofana, la soixantaine, qui en souffre depuis six mois.

Chaque jour est un combat pour Samba Fofana. La moindre pression, le moindre mouvement et c’est un éclair de douleur qui le traverse. « Là, j’essaye de me coucher sur le côté droit, mais impossible, parce que la douleur me bloque », nous confie-t-il, le visage crispé. Ses journées sont depuis quelques mois rythmées par des brûlures au niveau de l’urètre (canal par où sort l’urine), des sensations de pesanteur et l’incapacité à retenir la pisse. Un changement auquel il ne s’attendait guère : « J’avais souvent des douleurs au bas du ventre, mais elles étaient passagères. Je prenais des antibiotiques pour calmer les maux et ça marchait la plupart du temps. Sauf qu’un matin, les douleurs sont devenues très intenses et c’est à la suite de nombreux examens que le diagnostic révèle que je souffrais de la prostatite du type D ». Le type D fait référence au cancer de la prostate. Il évolue lentement et est souvent confondu avec d’autres problèmes de santé.  Désormais, pour Samba Fofana, le sommeil est un luxe qu’il ne peut s’offrir, les douleurs l’empêchant de trouver une position confortable. Son corps est devenu une prison, chaque mouvement, une torture.

Un poids psychologique

Au-delà de l’aspect médical, le cancer de la prostate soulève des questions existentielles et émotionnelles qui peuvent bouleverser la vie des patients. Les traitements, les incertitudes liées à l’avenir et les changements corporels contribuent à un véritable parcours psychologique. « Recevoir un diagnostic de cancer de la prostate, c’est un peu comme voir son monde basculer », lâche Samba, la voix hésitante, avant de poursuivre : « Au-delà de la peur de la maladie, c’est l’impact sur l’identité masculine, la sexualité et les relations sociales qui peuvent être le plus déstabilisant ».

Cependant, il s’estime plutôt chanceux, grâce au soutien et l’amour que lui témoignent les membres de sa famille et en particulier l’une de ses petites filles, tout juste âgée de 16 ans. « C’est gênant de penser qu’on est intimement entretenu par sa petite fille. Mais elle m’aide à me sentir mieux avec le peu de conversation que nous avons par jour. Ma femme a des problèmes rénaux, donc elle ne peut être au soin nécessaire avec moi même si elle le voudrait », confie-t-il, l’air gêné.

Aïcha Kamissoko, la petite en question, l’admet, prendre soin de son grand-père est jusque-là l’une des dures et meilleures décisions qu’elle ait prises. « Je peux dire aujourd’hui que c’est mon plus grand accomplissement », lance-t-elle, quelque peu émue. Mais comment s’y prend-elle avec son grand-père. « Rien d’extraordinaire franchement, je l’assiste à faire sa toilette les matins et les soirs. Vu que les médecins lui ont installé un appareil (Cathéter urinaire), après chaque 3 heures, je change ses vêtements que je lave. Ensuite, je masse souvent ses mains et ses bras pour qu’il se sente détendu », explique-t-elle le plus naturellement du monde.

L’adaptation au quotidien, une nécessité 

Aujourd’hui, Samba Fofana vit au jour le jour en respectant son suivi médical. Ce qui, par endroit, inclut la prise des produits à l’heure indiquée et la conformité au régime alimentaire prescrit par son médecin. La situation bien que complexe pour lui, il essaye néanmoins de s’y habituer pour apaiser ses douleurs.

La JRI de l’ombre 

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