Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo, Aboubacar Sylla, Abdourahmane Sano et même Faya Millimono. La liste de ceux qui trouvent que la gestion de la Transition n’est pas des meilleures commence sans doute à s’allonger. L’ancien coordinateur national du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) est le dernier à partager ses constats et à interpeller le président de la Transition. Via une lettre ouverte qu’il a publiée ce jeudi 4 janvier, Abdourahmane Sano fait part de son désespoir et de sa désillusion. Lui qui, à l’instar de la quasi-totalité des Guinéens, avait espéré des lendemains meilleurs du départ d’Alpha Condé, trouve que la « description de la situation du pays faite dans (la déclaration de prise du pouvoir du colonel Doumbouya), correspond tout aussi bien à celle d’aujourd’hui ». Avec les « restrictions de la liberté de presse et des droits civiques, l’interdiction de manifester, les limitations de l’accès à l’internet, le brouillage des ondes des media privés, l’instrumentalisation et la personnalisation de la justice, la persécution des magistrats qui défendent l’éthique dans leur profession », on est aujourd’hui loin des « exigences d’un Etat de droit ». S’exprimant au nom du mouvement Citoyen pour la République (CPR), il appelle le colonel à « déclencher un processus d’apaisement et de rectification ». En tout état de cause, avertit-il : « Les jeunes, femmes et hommes d’honneur ne courberont pas l’échine ».
Aminata Camara